En arrivant au parc national du Mont-Tremblant l'été, il n'est pas rare de voir une file de voitures qui se profile à la guérite. Six mois plus tard, même endroit : on passe devant la guérite fermée. La route d'une dizaine de kilomètres qui mène au Centre de découverte est déserte, si ce n'est des petits oiseaux qui l'ont envahie et s'envolent au passage de l'automobile.

Il a beau être à quelques kilomètres à vol d'oiseau de la populaire station de ski de Tremblant, le parc national est d'un calme plat pendant la saison blanche.

Des 1510 km2 que compte le parc, seule une « infime portion » est ouverte l'hiver, explique Jean-François Boily, délégué commercial au parc. Le nombre de visiteurs diminue également et seules 20 000 personnes s'y présentent l'hiver, sur les 435 000 visiteurs journaliers qu'accueille le parc chaque année.

La majorité du parc a beau être inaccessible, le terrain de jeu est assez vaste pour y trouver de quoi s'occuper. La boucle créée par les sentiers de la Roche, la Coulée et la Corniche emprunte l'hiver un chemin différent de celui auquel la belle saison nous a habitués, mais elle n'en mène pas moins aux mêmes points de vue.

Raquettes aux pieds, on arrive au premier belvédère au terme d'une montée d'environ une heure qui fait travailler les jambes. Mais c'est le meilleur « rapport effort-bonbon » de tous les parcours du parc, affirme Jean-François Boily. En effet, l'effort déployé pour accéder au belvédère de la Roche n'est pas si grand quand on le compare à la vue majestueuse qu'on y a sur le lac Monroe et les sommets environnants.

Au terme d'une pause contemplation (ou collation), on peut reprendre le chemin déjà parcouru pour retourner à l'accueil, mais une fois cette portion en montée terminée, les sentiers la Coulée et la Corniche paraissent beaucoup plus faciles. Qui plus est, on découvre un autre point de vue sur le lac et, dans le dernier kilomètre, la forêt laisse place à davantage de conifères. Un nouveau paysage qui apporte avec lui un changement dans la neige au sol, désormais recouverte des traces des animaux. À voir les trous dans la neige, on constate que les habitants du parc national ne le désertent pas l'hiver venu...

Après avoir eux aussi laissé leurs traces dans la neige, les visiteurs peuvent se reposer dans le lumineux Centre de découverte, au coeur duquel trône un foyer. La place ne manque pas sur les confortables fauteuils, par les fenêtres, le lac gelé et la forêt se déploient. Tant pis pour ceux qui ont délaissé le parc parce qu'il fait froid.

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PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Les différents sentiers donnent accès à des belvédères offrant de superbes vues sur les lacs de la région.

Le Mont-Tremblant d'hiver de Jean-François Boily

Voilà 10 ans que Jean-François Boily travaille au parc national et l'immense territoire a encore des secrets pour lui. « Je n'ai vu que 100 des 400 lacs », dit-il. Il connaît très bien les sentiers et y va de ses recommandations pour bien apprécier le parc l'hiver.

Le sentier du Lac-Poisson

« C'est vraiment quelque chose », dit Jean-François Boily de ce sentier de ski de fond de 13,6 km situé dans le secteur de la Diable. « Il y a pas mal de dénivelé, mais il y a deux refuges où l'on peut s'arrêter. » Ceux qui parcourront cette piste classée « très difficile » seront récompensés. « Le point culminant, c'est la côte de 3 km à la fin ! »

Le sentier du Mont-des-Cascades

Cette fois, c'est un sentier de raquette dans le secteur de la Pimbina que propose Jean-François Boily, « pour le défi ». Avec un dénivelé de 370 m, il est classé « très difficile », mais le refuge du Geai-Bleu permet de prendre une pause bien méritée.

En famille : sentier de la Renardière

Ce sentier de ski de fond s'étire sur 6,2 km, mais à mi-parcours, un refuge permet de se reposer les jambes un peu. « Il y a de petites descentes et de petites montées », explique Jean-François Boily, qui, en sa qualité de père de trois enfants, sait ce que ça prend pour motiver les troupes...

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Jean-François Boily travaille au parc national du Mont-Tremblant depuis 10 ans.