À la fin de l'hiver dernier, la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) a décidé d'installer, sans tambour ni trompette et à titre expérimental, une tente Huttopia pour le camping d'hiver au parc national d'Oka. Cet hiver, elle poursuit l'expérience du camping hivernal clés en main dans ce parc. Nous y avons passé une nuit, en famille.

«C'est vrai? On a le parc pour nous tout seuls?»

Pour une enfant de 7 ans, difficile d'imaginer que le parc qu'elle connaît si bondé pendant les chaudes journées d'été puisse être désert. C'est pourtant le cas. Ce soir, nous sommes seuls au parc national d'Oka. Enfin, presque seuls. Nous partageons les 24 km2 de terrain boisé avec les quelques clients qui dorment au gîte sous les pins, situé plus loin.

Après avoir laissé la voiture au centre communautaire (qui nous sert aussi de bloc sanitaire pour le séjour), nous franchissons les 250 m qui nous séparent de notre tente. Premier constat: nous aurions dû prévoir un traîneau pour transporter nos bagages. Dans la neige, la progression est lente et le sac à dos pèse lourd.

Certes, beaucoup de matériel est fourni avec la formule prêt-à-camper de la SEPAQ: vaisselle et accessoires de cuisine, bois de chauffage, source d'éclairage, oreillers. N'empêche, à -15 °C, il faut prévoir de bons sacs de couchage, des vêtements chauds, de la nourriture et de l'eau potable pour tout le monde. Impossible donc, de voyager léger.

Deuxième constat: nous sommes bel et bien seuls dans le camping. Quelques braves campeurs d'hiver auraient pu venir planter leur tente dans un des emplacements, mais ce soir, ils sont restés au chaud.

Dans la tente, la lumière est déjà allumée à notre arrivée. Mais le poêle à combustion lente, qui trône au milieu de la pièce, est glacé. La tente est alimentée à l'électricité pour l'éclairage, le réchaud à deux éléments et le réfrigérateur est un appareil pour le moins saugrenu en camping d'hiver...

Pour le chauffage, toutefois, il faut compter uniquement sur le poêle à bois. Un appareil de chauffage d'appoint aurait été apprécié, ne serait-ce que pour rendre plus agréable la vie de celui qui doit se lever la nuit (et pas qu'une seule fois) pour alimenter le poêle.

Confort sous la toile

Rapidement, le mercure grimpe sous la toile. Les manteaux aboutissent sur les lits, les mitaines tombent, puis les tuques. Le plancher de bois isolé et la toile doublée du plafond emprisonnent si bien la chaleur qu'au souper, une veste de laine polaire suffit amplement pour nous tenir au chaud. On est loin, très loin, du camping d'hiver à la dure, où il faut se réchauffer les doigts pour arriver à tenir sa fourchette.

De fait, on se croirait davantage dans un chalet que dans une tente. Pourquoi ne pas opter pour un vrai chalet, dans ce cas? Pour la douce aventure que procure la tente. Pour le plaisir de dormir dans des lits séparés de la forêt par une simple cloison de toile. Pour le plaisir de marcher, à la lueur des lampes frontales, jusqu'au lac des Deux Montagnes, tout illuminé par la lune presque ronde. Et pour les cinq ou six chevreuils qui ont laissé des traces tout autour de notre logis et qu'on croisera au réveil le lendemain matin...

Plus de tentes l'hiver prochain

Selon Lucie Boulianne, vice-présidente au marketing à la SEPAQ, l'intérêt pour le camping hivernal clé en main est assez important pour que la société décide d'ajouter cinq autres tentes Huttopia nordiques dans son territoire l'hiver prochain. Les parcs qui les accueilleront ne sont toutefois pas encore déterminés.

Le confort de prêt-à-camper a toutefois un prix. Pour un couple (ou une famille de quatre avec deux enfants), il faut compter 170$ par nuitée pour la location de la tente Huttopia, les droits d'accès au parc et les taxes. À ce prix, la tente devrait être impeccable. Ce n'était pas le cas lors de notre passage. Plusieurs morceaux de vaisselle étaient très sales et certains accessoires de cuisine étaient manquants, alors qu'ils figuraient sur la liste du matériel fourni.

Info: www.sepaq.com