La décision de Pêches et Océans Canada de fermer le quai de Percé aux piétons et aux automobilistes soulève l'ire de la communauté régionale de la Gaspésie à l'approche de la saison touristique. La Ville de Percé a même envoyé une mise en demeure au gouvernement fédéral, le sommant de procéder à la réouverture d'ici le 8 mai.

Les autorités fédérales ont jugé que le quai présentait des risques pour la sécurité, et que pour cette raison, il devait être fermé. Or les gens du milieu ont été placés devant le fait accompli, une fois la décision arrêtée.

Olivier Nolleau, directeur général de la Chambre de commerce et de tourisme de Gaspé, parle d'une décision doublement dramatique. D'une part, en fermant le quai aux touristes, ce sont des centaines d'emplois qui risquent d'être touchés puisque le quai est utilisé par les bateaux qui font visiter le Rocher percé et l'île Bonaventure. D'autre part, ce même quai dessert les pêcheurs de homards, qui sont dans leur haute saison.

Le député du Nouveau Parti démocratique (NPD) de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Philip Toone, veut que les travaux soient effectués au plus vite afin que l'infrastructure soit rouverte au public rapidement.

M. Toone rappelle que les intervenants du milieu demandent depuis des années au ministère de corriger l'état du quai. À son avis, l'infrastructure est négligée depuis longtemps.

Même son de cloche chez M. Nolleau qui affirme que les bris datent des grandes marées de l'hiver 2010.

La question a rebondi vendredi à la Chambre des communes. Le député de Rimouski-Neigette, Guy Caron, a interpellé le ministre responsable Keith Ashfield. Ce dernier a grandement minimisé les impacts de la fermeture, suggérant qu'à peine cinq pêcheurs utilisent ce quai, dont trois à temps partiel.

«C'est ridicule! Il ne connaît pas ce dossier particulier. Il ne connaît pas la région et il n'a aucun intérêt à pouvoir aider les régions», s'est insurgé Guy Caron.

Il trouve inconcevable que le gouvernement mette en danger l'économie d'une région.

La question est d'autant plus préoccupante pour Olivier Nolleau que la Gaspésie compte un nombre important d'emplois saisonniers liés à la pêche et au tourisme. La région est déjà mobilisée pour s'opposer à la réforme de l'assurance-emploi qui laisse planer beaucoup d'incertitude chez les travailleurs.

«On veut travailler et malheureusement, le tourisme ce n'est qu'une saison. Nous voulons en profiter mais on nous met des bâtons dans les roues», a déploré le directeur du tourisme.