Saint-Joseph-de-Beauce est une véritable découverte pour ceux qui s'intéressent aux beaux villages du Québec. Plus de 45 maisons patrimoniales, bien préservées et encore habitées, constituent un circuit exceptionnel à faire à pied ou en voiture.

L'ensemble architectural de Saint-Joseph est reconnu comme le plus représentatif du territoire beauceron. Et c'est certainement l'un des plus intéressants du Québec.

L'histoire et les particularités de chaque maison ont été répertoriées dans la brochure Itinéraires histoire et patrimoine que l'on peut se procurer au musée Marius-Barbeau ou à l'hôtel de ville de Saint-Joseph. On y trouve également les adresses et les photos des maisons en plus de quelques photos anciennes. Sans être indispensable, ce document rend la visite très instructive. Il attire l'attention sur des détails qui, sinon, passeraient inaperçus.

Saint-Joseph, première paroisse de la Beauce, a été fondée en 1736. Mais c'est sa désignation comme chef-lieu judiciaire de la Beauce en 1857 qui explique le nombre très élevé de belles constructions pour une ville de 5000 habitants seulement. Le palais de justice a amené plusieurs professionnels à s'installer dans le village et accéléré la création de nouveaux commerces.

Grâce à cette prospérité économique, entre 1865 et 1911, on a pu faire appel à des architectes reconnus pour la construction d'une église, d'un presbytère, d'un couvent, d'un orphelinat et d'un collège. Ces bâtiments forment l'un des plus beaux ensembles institutionnels du Québec et constituent l'un des attraits importants de Saint-Joseph, classé site historique depuis 1985.

Les prestigieux bâtiments publics ont incité les notables de l'endroit à se faire construire des résidences cossues et à les entretenir jalousement. C'est ainsi qu'un grand nombre d'entre elles ont gardé leur éclat d'autrefois. Et grâce à un programme d'aide aux propriétaires, elles continuent de bénéficier de soins attentifs.

Regroupées pour la plupart dans l'avenue du Palais, l'avenue Sainte-Thérèse, la rue de la Gorgendière et la rue Martel, ces demeures témoignent de l'évolution de notre architecture. D'abord associées aux origines françaises de la colonie, les premières maisons construites par les habitants étaient habituellement en bois, petites, carrées et de plain-pied. Par la suite, les maisons se sont agrandies en profondeur avec l'ajout de pièces à l'avant et à l'arrière. L'amélioration des systèmes de chauffage a permis de multiplier et d'élargir les fenêtres.

L'architecture a connu d'importants changements pendant toute la durée du XIXe siècle. À partir des années 1850, les styles Regency, pittoresque, néogothique et Second Empire ont graduellement influencé la charpente et l'ornementation des maisons de la Beauce. Inspirées de modèles provenant de catalogues et de magazines, plusieurs habitations ont des petits airs de la Nouvelle-Angleterre.

Ensuite, de 1875 jusqu'aux années 1940, Saint-Joseph a vu apparaître des maisons de style Beaux-Arts, Queen Anne, Four Squares, Arts and Crafts et Craftman Bungalow. Le tout forme un parc immobilier d'une rare diversité et d'une grande richesse, qui a valu à la ville le titre de capitale culturelle du Canada en 2006.

Tout en faisant le circuit des maisons patrimoniales, on profite de vues magnifiques sur la vallée de la rivière Chaudière. Niché dans un écrin de verdure, Saint-Joseph est une ville qui possède beaucoup de charme.