Les palmarès et les «top 10» sont à la mode, mais personne n'avait pourtant encore posé la question: quelles sont les municipalités québécoises les plus vouées au plein air, les plus écotouristiques, les plus appréciées des fervents de ski, de voile, de marche, de vélo et compagnie?

Quand la revue Géo Plein Air a décidé de la poser en janvier et février derniers, elle a obtenu pas moins de 35 502 réponses (les participants ne pouvaient voter qu'une fois). Ceux-ci devaient choisir leur municipalité plein air préférée parmi la liste de 50 proposées par la rédaction. Le top 10 du palmarès des municipalités Géo Plein Air 2011 fait bien sûr la couverture du magazine, en kiosque depuis hier. Et le lancement s'est fait en grande pompe... à Thetford Mines, jeudi!

Les régions par les régions

Les participants au palmarès pouvaient gagner un grand prix particulièrement intéressant (8000$ en hébergement, activités plein air, vêtements techniques, etc.). Mais ce sont surtout les médias régionaux qui ont stimulé l'intérêt pour ce hit-parade inusité. «Le 7 janvier, on a lancé notre palmarès en ligne, explique Nathalie Schneider, rédactrice en chef de la revue, et j'avais quatre ou cinq entrevues prévues. Dans les trois semaines qui ont suivi, j'ai dû en donner cinq ou six par jour, à la radio en direct, dans les médias locaux, partout!» Et disons que certains n'étaient pas particulièrement heureux que leur municipalité ne figure même pas dans la liste de départ.

La liste

Or, une des étapes les plus complexes a été d'établir cette liste des 50 municipalités: cette limite permettait de ne pas diluer les votes entre les centaines de municipalités du Québec, d'exclure la région métropolitaine et la municipalité de Québec («Si vous aimez le plein air, sortez de Montréal!» lance Mme Schneider), mais aussi de s'assurer que ces endroits étaient à haute teneur «plein air», en ce qui concerne les infrastructures, la diversité d'activités, l'hébergement, etc.: «Nous voulions rendre hommage aux régions tout en proposant des endroits qui sont véritablement axés sur le plein air.»

Pas le sport et les compétitions, pas la motoneige ou le quad, pas la chasse ou la pêche. Juste le plein air! «Les municipalités retenues devaient également, dans la mesure du possible, préserver la nature environnante d'un développement excessif, reprend Mme Schneider. On voulait mobiliser les gens autour du plein air comme outil de développement et comme ressource durable et responsable.»

Il se trouve que les trois premières places du palmarès de Géo Plein Air sont occupées par trois endroits qui ont justement dû se battre à cet égard: Thetford Mines (première place, 1880 votes) a dû se battre contre sa réputation de ville minière pour faire connaître sa vocation récréotouristique originale (de la plongée sous-marine dans la carrière Flintkote ou de l'escalade au Grand Morne); Magog-Orford (deuxième place, 1641 votes) a dû se battre pour protéger son parc national du développement immobilier tout crin; enfin, Saint-Philémon (troisième place, 1630 votes, alors que la population est de 780 habitants!) se bat pour protéger plus et mieux le Massif-du-Sud, notamment contre l'érection d'un parc d'éoliennes.

Avec l'aide de Gaëtan Fontaine - c'est lui qui a eu l'idée du palmarès et qui a établi les critères de sélection pour le choix des municipalités -, Nathalie Schneider a également joint les maires et divers intervenants plein air des 10 municipalités qui ont obtenu plus de 1000 votes, afin de présenter dans la revue chacune des municipalités selon diverses perspectives, de façon très dynamique et agréable à lire. Le palmarès complet se trouve, lui, sur le site www.geopleinair.com.

Magazine Géo Plein Air, numéro de juin 2011, 5,95$.