Piégé par vos ennemis, vous avez été condamné à la peine de mort. Les gardiens viendront vous chercher, vous et vos compagnons d'infortune, dans exactement 60 minutes. Saurez-vous vous échapper avant l'arrivée de vos bourreaux?

Ce nouveau jeu d'évasion, ouvert à Sherbrooke sous l'enseigne Escaparium, est le premier de trois scénarios imaginés par l'ex-joueur de poker professionnel Jason Hallée. Les deux prochains, intitulés «Le saloon» (normal pour un joueur de poker) et «La centrale nucléaire», seront lancés d'ici quelques semaines. 

Depuis son apparition à Kyoto en 2008, ce type d'attractions gagne en popularité partout dans le monde. Jusqu'à tout récemment, il n'existait toutefois aucun endroit pour s'y adonner au Québec, en dehors de Québec et de la région montréalaise. 

Les adeptes ne manquent pourtant pas à l'extérieur des grands centres, ont constaté Jason Hallée et sa partenaire Lesly Meunier. «Nous avons mis une vidéo promotionnelle sur Facebook. Quelques jours plus tard, elle avait déjà été partagée 100 000 fois autour de Sherbrooke», s'est-il étonné. 

Dans le couloir de la mort, les prisonniers sont placés dans deux cellules contiguës. La nudité des deux cachots n'est pas involontaire. «Trop d'éléments de décor suggèrent trop de fausses pistes», croit le concepteur de l'énigme. Pour parvenir à ouvrir les portes grillagées, les joueurs doivent travailler de concert, malgré l'impossibilité de se voir.

«C'est un travail de coopération, sinon l'évasion est impossible.»

Mais attention: sortir du cachot n'est que la première étape vers la liberté. Les joueurs devront savoir ouvrir d'autres portes dans la prison pour échapper complètement à leurs geôliers.

Maître du bluff

Chaque énigme est une création originale de Jason Hallée, qui s'est initié à ce type de jeu immersif lors d'un voyage à Tampa Bay en 2014. Cette découverte est tombée à point puisqu'il cherchait justement une idée pour s'extirper de l'univers du poker. De retour au Québec, ce maître du bluff s'est mis à étudier les différentes mécaniques du jeu coopératif pour créer ses propres énigmes. 

«Trouver le bon niveau de difficulté est difficile. Sur papier, la résolution d'une énigme nous apparaît parfois comme une évidence. Mais quand on la soumet à un groupe-test, les joueurs ne voient pas du tout les choses comme on l'imaginait», explique-t-il. 

Les concepteurs de jeux d'évasion doivent aussi s'assurer que tous les joueurs sont impliqués. «Les scénarios sont conçus pour des groupes de deux à six joueurs. J'ai essayé un groupe de huit, mais certains joueurs cherchaient comment se rendre utiles», explique Jason Hallée. 

Le jeune entrepreneur a d'ailleurs préféré reporter l'ouverture de son attraction pour peaufiner encore ses jeux. Il retarde aussi le lancement de son saloon de quelques semaines, pour les mêmes raisons. Dans ce scénario, les joueurs seront enfermés dans un saloon miteux du fin fond de l'Arizona, à l'époque du Far West. 

Et qu'en est-il de la centrale nucléaire? Mystère. Le jeu ne sera pas proposé avant l'automne, dit Jason Hallée, sans bluffer.

L'expérience d'Escaparium est offerte au prix de 25 $ par personne. Il faut réserver sa place sur le site. 

L'enseigne Escaparium 

Dans l'élaboration de son projet, Jason Hallée s'est associé avec son ami Jonathan Driscoll, désireux de lancer une telle attraction à Laval. Ils ont alors décidé de s'unir sous une même marque commerciale. «Chaque lieu est indépendant. Chacun développe ses propres jeux originaux», assurent-ils. Après leur durée de vie d'environ deux ans, les scénarios sont destinés à être offerts à d'autres clientèles. Les partenaires songent à ouvrir d'autres Escaparium au Québec. L'attraction lavalloise a ouvert ses portes en mars dernier.

Photo fournie par Escaparium

Jason Hallée et Lesly Meunier ont ouvert un premier jeu d’évasion à l’extérieur de Montréal et Québec. Les joueurs d’Escaparium Sherbrooke doivent s’enfuir d’une prison pour échapper à la peine de mort.