Le Spa-Eastman vient d'investir 2,5 millions de dollars pour se refaire une beauté. Au coeur des rénovations,  le bien-être de la clientèle.

Arrivé au Spa-Eastman en après-midi, le visiteur est invité au «vert de bienvenue», à une visite des installations. Et hop! le (ou la!) voici dans le jus, c'est-à-dire dans les vapeurs du hammam ou des huiles essentielles.

L'activité «hammam» est un rituel de thermothérapie. «En quatre temps, expose Geneviève, l'animatrice-kinésiologue: 15 minutes dans la chaleur humide, immersion dans le bain polaire, quelques gorgées d'eau et 15 minutes de repos. On reprend cette routine une ou deux fois.» Dans la chaleur caniculaire du «cubicule» de céramique (entre 40 et 50¿C), élèves et professeur sont transformés en stalagmites dégoulinantes.

Les installations comprennent également un circuit Kneipp pour les jambes et un bain Kneipp pour les bras, deux bassins d'eau très froide, indiqués si l'on cherche à stimuler particulièrement le bas ou le haut du corps.

Autre activité, l'atelier de boue où les participants exfolient leur peau et appliquent consciencieusement une boue de tourbe préalablement chauffée, à maintenir 15 minutes sur la région douloureuse de leur choix: muscle, articulation, mâchoire...

Une clientèle fidèle prend le soin «exfoliation-enveloppement à la boue» qui comprend un massage capillaire. On en sort les cheveux parfaitement démêlés et gluants de jojoba. Bref, avec une tête à ne pas se présenter dans aucune salle à manger. À part celle du Spa-Eastman...

«Si on n'a pas la tête couettée, ici, c'est qu'on passe à côté de quelque chose», fait remarquer Jocelyna Dubuc, la fondatrice et présidente et directrice générale du spa.

Au-delà du décor raffiné du pavillon principal, avec son foyer à quatre faces entouré de moelleux fauteuils dans l'entrée, des trois nouvelles chambres de style hôtel boutique (depuis avril) et des bains ou des enveloppements, on sent l'intention première de Jocelyna Dubuc, celle d'inculquer des pratiques santé qui riment avec volupté.

Eastman-les-vins

On passe devant la décoction d'algues pour arriver à la salle à manger... et son rutilant cellier de verre, 1500 bouteilles du plancher au plafond. Une concession faite au plaisir, même si, en théorie, alcool et soins de spa ne font pas bon ménage. Au moins le vin, servi au verre, sera-t-il agrobiologique (80% de l'inventaire)! Le menu propose chaque soir des pâtes, un poisson, une viande et un plat végétarien. Le chili, joliment enrobé de fines tranches de courgette, et dont la viande est remplacée par une pâte de noix, était très fin, avec un zeste de vinaigre balsamique dans le fumet. Végé, mais goûteux!

En ces lieux de cure, on a pensé aux systèmes digestifs délicats: pas de gluten ni de produits laitiers cachés dans les sauces, cuisson à basse température, huiles aux herbes fraîches qu'on ajoute au plat sans les chauffer. Le nouveau chef, Jean-Marc Enderlin, est un adepte de chair crue (tartare de merlin à l'huile de chanvre et épices douces, tartare de maquereau, sardines marinées), de légumes vapeur, de crèmes à l'avocat et de superaliments comme les algues, le pollen, les baies de goji, les pousses.

Le lendemain matin, je choisis une crème Vitalité, sorte de crème Budwig deuxième génération, sans produit laitier, au goût de kiwi, de texture glutineuse, et qui soutient toute la matinée.

Bouillotte-surprise

Après la conférence du soir  écriture, méditation, mouvement ou autre , il fait bon cocooner sous l'édredon (blanc, duveteux, hypoallergène), devant les flammes dansantes du foyer à l'éthanol, un oeil sur la calligraphie qui orne le mur. La gâterie du soir: une bouillotte bien chaude, plus appréciée qu'un chocolat sur l'oreiller.

La chambre est sans tapis, téléviseur ou téléphone. On respire, quoi!

Les tarifs du forfait détente commencent à 278$ pour une nuitée, 363$ si on est dans une chambre supérieure (pavillon principal). Si on veut échanger une activité pour une autre, on doit le mentionner au moment de la réservation.

www.spa-eastman.com