La SEPAQ a inauguré à la fin du mois de juin le parc national d'Opémican au Témiscamingue. Retour sur le processus de création d'un parc au XXIe siècle.

La création de parcs nationaux - provinciaux ou fédéraux - est un évènement qui se fait plus rare depuis quelques années, mais qui n'est pas impensable pour autant. Opémican porte à 24 le nombre de parcs gérés par la SEPAQ et à 27 le nombre de parcs du réseau Parc Québec. 

C'est l'aboutissement d'un long processus. « L'idée de créer ce parc est venue de la population locale à la fin des années 70. Elle a demandé que le secteur soit protégé », explique Dany Gareau, directeur du parc. Dès 1983, Québec a désigné « patrimoine officiel » une portion du territoire, reconnaissant la valeur historique de cet ancien camp de draveurs et chantier naval. Puis, au début des années 2000, la direction des parcs nationaux a décidé d'évaluer le potentiel de quelque 270 km2, dont 252 allaient être retenus pour la création du parc d'Opémican.

« Il y a eu une période un peu houleuse à ce moment-là », note Dany Gareau. « Une petite partie de la population ne voulait pas perdre le droit de circuler en VTT » ni se priver d'un territoire de chasse. Une quarantaine de chalets et des camps de chasse figuraient sur le territoire visé. Personne n'a été obligé de vendre, assure Dany Gareau. Les propriétaires de six chalets et trois camps de chasse enclavés dans le parc ont d'ailleurs préféré garder leurs titres et conservent un droit de passage pour s'y rendre.

Rivière Kipawa

Le parc d'Opémican est divisé en trois secteurs, dont un seul est ouvert cet été, celui de la rivière Kipawa, qui devrait surtout plaire aux amateurs de canoë et de camping sauvage : longue de 16 km, la rivière Kipawa présente un dénivelé total de 90 m, avec des rapides allant jusqu'à la classe 5 (qui peuvent être évités en portage). Les autres secteurs sont ceux qui abritent les neuf sites archéologiques reconnus, témoins importants de l'histoire du Témiscamingue, de la drave (qui employa plusieurs milliers d'hommes) ou de la présence autochtone. Quatre bâtiments patrimoniaux pourront être visités. Dix des 26 millions de l'enveloppe budgétaire du parc seront consacrés au patrimoine historique.

Fait rare, sinon unique, la direction du parc a lancé un programme d'embauche de stagiaires avec les Premières Nations de la région. Huit d'entre eux apprendront, pendant 35 semaines, le métier de garde-parc.

« Nous avons un budget de 1 million pour des partenariats avec la communauté autochtone. »

- Dany Gareau, directeur du parc

Le parc visera aussi à permettre la préservation d'une quinzaine d'espèces à statut précaire, dont l'esturgeon jaune et le faucon pèlerin.

PHOTO MATHIEU DUPUIS, LA PRESSE CANADIENNE

La SEPAQ a inauguré à la fin du mois de juin le parc national d'Opémican.