Natif de Rouyn-Noranda, le rappeur Anodajay nous invite, dans un de ses morceaux, à venir faire un tour dans son «neighborwood». Le jeu de mots décrit à merveille la situation géographique de la capitale mondiale du cuivre. Littéralement encerclé de forêts, de lacs et de rivières, Rouyn-Noranda possède une ressource naturelle encore sous-exploitée et 100% renouvelable: le plein air.

La découverte de ce «neighborwood» commence par la piste cyclable qui ceinture le lac Osisko, situé en plein coeur de la ville. Comme point de départ, la Maison Dumoulon, le plus vieux bâtiment de Rouyn-Noranda, vestige de l'époque «boomtown» des années 20, qui abrite aujourd'hui un musée étonnant. On y offre des visites guidées, avec personnages costumés, qui font rigoler, et sont instructives.

En plus, on y prête des vélos tout à fait gratuitement! De là, on accède directement à la piste cyclable, une boucle de 7,8 km qui permet de découvrir Rouyn-Noranda en s'activant. Chemin faisant, on contemple la ville en profitant de nombreux points de vue, tout en traversant une digue séparant en deux ce lac extrêmement pollué même si en surface, rien n'y paraît.

Pour les amateurs de grande randonnée, la région a inauguré, en juin, une nouvelle piste cyclable, la Cyclo-voie du partage des eaux, une référence à la ligne de séparation des eaux qui passe tout près (au sud, les eaux s'écoulent vers le Saint-Laurent, au nord, vers la baie James). Elle emprunte une ancienne voie ferrée. D'une longueur de 56 km, ce tronçon de la Route verte relie le quartier D'Alembert à Rouyn-Noranda jusqu'à Taschereau, en Abitibi-Ouest, passant à travers un territoire quasi inhabité.

En pédalant, on pénètre dans le royaume du castor. De chaque côté de la piste, le paysage se compose d'une enfilade de marais dominés par des huttes. Côté achalandage, c'est le néant. Pendant quatre heures, on n'y a croisé qu'un seul être vivant: une tortue se reposant en bordure de piste!

Si vous ne craignez pas l'isolement, la Cyclo-voie du partage des eaux propose une charmante évasion en nature sur deux roues.

La construction de la piste a nécessité un investissement de 3,5 millions de dollars. Il ne reste plus qu'à compléter sa portion sud, pour la relier jusqu'au centre-ville de Rouyn-Noranda. Cette dernière étape nécessite la construction d'un pont.

Randonnée

L'Abitibi est une région au relief peu accidenté. On y trouve quelques collines, ici et là, qui percent la plaine.

C'est le cas des collines Kékéko, un massif composé de neuf petits sommets, qui se trouve à 10 minutes à l'ouest de Rouyn. Plus de 40 km de sentiers parcourent ses versants truffés de points de vue. L'équivalent rouynorandien du parc du Mont-Royal, en version plus sauvage.

Les sentiers sont étroits, rocailleux et pentus, un bonheur pour qui recherche de la «vraie randonnée». L'attrait le plus populaire des Kékéko, mot d'origine algonquine qui signifie épervier, c'est le sentier du Réflecteur, une courte randonnée qui mène à une tour d'observation surplombant les montagnes. De là, notre regard embrasse le lac Beauchastel, le mont Kanasuta et Rouyn-Noranda.

Mon coup de coeur va au sentier des Remparts, qui longe un escarpement rocheux, se frayant un chemin parmi les éboulis, ce qui permet d'explorer des abris sous roche. À son point culminant, des percées visuelles récompensent les efforts du randonneur. Un sentier difficile, ponctué d'obstacles.

Autre coup de coeur de ce territoire de 32 km2: le sentier panoramique du lac Despériers, celui-ci de niveau facile, une balade en hauteur dominant ce lac aux eaux limpides, où la baignade est non seulement permise, mais recommandée. Chemin faisant, les gourmands remarqueront l'omniprésence des plants de bleuets. En saison, c'est l'endroit pour vous gaver de petits fruits, avant que les ours s'en régalent. Miraculeusement épargnées par le développement forestier et minier, les collines Kékéko bénéficient d'un couvert forestier pratiquement vierge. Des projets pour protéger ce territoire sont présentement en cours. Les 12 sentiers sont tracés, balisés et entretenus par des bénévoles. L'accès est gratuit.

Carte des sentiers disponible sur: cegepat.qc.ca/sitekekeko