Il reste quelques coups de marteau à donner çà et là, certains panneaux indicateurs manquent encore à l'appel, mais doucement, comme on se réveille un matin en forêt, le tout premier centre de villégiature Huttopia en Amérique du Nord accueille ses premiers hôtes. Visite d'un nouveau site écolo et plutôt confo, qui vient de voir le jour à Sutton.

Sans nul doute, les campeurs en herbe connaissent déjà le concept des tentes Huttopia, réparties au gré des parcs de la SEPAQ. Montées sur une base en bois, elles proposent aux visiteurs une nuit sous une tente tout équipée et respectueuse de l'environnement, une sorte de «prêt-à-camper».

Mais le centre de villégiature qui vient de pousser tel un champignon, au milieu d'un bois de 65 hectares des Cantons-de-l'Est, s'avère d'une tout autre nature, inédite sous nos tropiques - mais déjà populaire en France. Ici, 20 emplacements de camping classiques, une cinquantaine de tentes montées équipées et 20 chalets «tout garnis» (et même équipés d'un lave-vaisselle!) sont apparus au coeur d'une ancienne forêt privée, gravitant autour d'un centre d'accueil et d'activités tout de bois vêtus.

Pour continuer de battre en brèche les idées reçues sur le camping sous tente («c'est inconfortable», «il faut tout apporter»), tout a été pensé pour rendre le séjour douillet. En prenant possession de notre abri de toile, quelle surprise de constater que nous aurions presque pu venir les mains dans les poches: serviettes, matelas moelleux, oreillers et couvertures, vaisselle, réchaud, glacière électrique... tout était déjà là, dans cette tente qui prenait des faux airs de chambre d'hôtel rustique.

À l'extérieur, une table de pique-nique, un réchaud au propane, un puits à feu et, surtout, la quiétude d'un boisé nocturne.

Les éternels allergiques au camping devraient tester la formule, ce qui pourrait éventuellement infléchir leur opinion, notamment sur la question du confort. La qualité de la literie, l'éventail des équipements ainsi que la superficie des tentes rendent effectivement le séjour bien moins «rock'n roll».

Qu'il s'agisse des tentes ou des chalets, on note le souci d'intégration discrète dans l'environnement, ainsi que le désir de laisser les emplacements respirer, sans s'empiéter: les perrons ou devantures sont orientés de façon à ne pas se trouver vis-à-vis de la porte du voisin. En revanche, l'intimité ne semble pas constante d'une tente ou d'un chalet à l'autre, certains paraissant mieux enfouis dans le décor et plus à l'écart.

Concernant les parties sanitaires communes, destinées aux campeurs, on trouve plusieurs petits îlots comprenant douches avec eau chaude, toilettes, éviers ou encore cabines.

Enfin, pour agrémenter le tout, le centre d'accueil permet aux visiteurs de se rencontrer, que ce soit sur le bord de la piscine rafraîchissante ou en sirotant un verre au bar-restaurant (bonnes pizzas et grillades offertes pour ceux qui ne veulent pas popoter dehors). Des aires de jeux pour enfants, un salon-bibliothèque, des terrains de pétanque et de volley-ball ainsi qu'une table de ping-pong ont également été aménagés.

Activités d'été

Dans ce nouvel espace, on dort, certes, mais le jour venu, des activités variées sont suggérées aux hôtes, gratuites ou payantes: animations matinales pour les enfants, dégustations de produits et vins locaux, concerts, canot, rando-yoga, cinéma en plein air, sorties au zoo de Granby...

«On veut être tout l'inverse d'un village-vacances, soutient Antoine Renaudet, directeur du centre Huttopia de Sutton. Ici, on est en pleine nature, on laisse de l'espace entre les emplacements et on préserve le site. On cherche aussi à promouvoir les activités et les produits locaux, à amener les gens à sortir du centre et à découvrir la région.»

La situation géographique du centre est également propice au plein air, avec plusieurs sentiers de randonnée partant du site ou à proximité.

À peine né, le village Huttopia songe déjà à d'autres projets:

20 chalets supplémentaires seront ajoutés cet automne (contrairement aux tentes, ils sont en location toute l'année), et d'autres concepts de logements déjà implantés sur les sites français, comme les cahuttes, pourraient bien faire leur apparition dans les bois québécois.

PHOTO FOURNIE PAR HUTTOPIA

PHOTO FOURNIE PAR HUTTOPIA

Quatre options pour son toit

L'emplacement de camping

Niché au fond des bois, avec ou sans électricité, il permet aux campeurs de s'installer avec leur propre tente dans des emplacements loin de leurs voisins. Il offre l'accès aux sanitaires et aux douches. Le classique, quoi!

Tarif: de 26$ à 45$. Nombre d'unités: 20 emplacements.

Le chalet

Tout en bois, ses 50 m2 peuvent accueillir jusqu'à six personnes, sur deux étages. Poêle à bois, sofas, micro-ondes, plaques de cuisson, douche et toilettes privées, lit grand format et lits simples, et plus encore. Comme il est conçu avec une belle baie vitrée, il y a fort à parier que les jasettes vont s'étirer jusqu'à tard en soirée.

Tarif: de 140$ à 230$. Nombre d'unités: 20 chalets actuellement, 40 dès cet automne.

La tente Bonaventure

Prévue pour deux personnes, cette tente douillette de 11 m2  offre tout le nécessaire: un bon lit double avec literie, vaisselle, serviettes, réchaud, glacière électrique, tables, etc.

Tarif: de 45$ à 75$. Nombre d'unités: 10 tentes.

La tente Canadienne

C'est celle qui se rapproche le plus des tentes Huttopia qu'on trouve dans les parcs de la SEPAQ. Deux espaces pour dormir, avec un lit double et trois lits simples, 29 m2, et tout le nécessaire pour cuisiner en famille. Équipement complet avec un frigo, réchaud, etc.

Tarif: de 99$ à 129$. Nombre d'unités: 40 tentes.

PHOTO FOURNIE PAR HUTTOPIA

Le Québec, un «camp de base»

Méconnus au Québec, les espaces de villégiature Huttopia sont surtout présents en France, où huit sites ont été bâtis. Pour les fondateurs de l'entreprise française, ce premier pas dans le Nouveau Monde devait commencer par le Québec. «Nous en ferons notre camp de base pour créer d'autres sites au Canada et aux États-Unis, petit à petit», nous a indiqué Céline Bossanne, cofondatrice de l'entreprise avec son mari Philippe. Doit-on s'attendre à d'autres centres de villégiature ailleurs au Québec? Absolument, les Laurentides et la région de Québec sont actuellement dans la ligne de mire, nous a confirmé Mme Bossanne.