D'ici quelques années, la Société des traversiers du Québec (STQ), la société d'État qui gère la majorité des traverses sur le Saint-Laurent, renouvellera sa flotte. Cinq nouveaux navires entreront en service pour mieux satisfaire les passagers, tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Tronçon maritime de la route 138, la traverse Baie-Sainte-Catherine/Tadoussac sera desservie par deux nouveaux navires jumeaux à partir de 2014. «L'augmentation de la demande, notamment en raison du Plan Nord, nous oblige à améliorer notre service. Combinés, les deux futurs navires posséderont la même capacité que les trois bateaux actuels», explique Georges Farrah, président-directeur général de la STQ. Chacun des nouveaux traversier pourra donc embarquer 110 véhicules et 400 passagers.

Les nouveaux navires permettront d'améliorer l'expérience des voyageurs, notamment avec de grandes verrières pour contempler le fjord, des panneaux explicatifs sur les richesses de ce milieu marin et l'instauration d'un service de restauration (inexistant actuellement). Les navires sont construits aux chantiers Davie, à Lévis. Lors de leur mise en service, les bateaux de Tadoussac seront redéployés à Sorel-Tracy.

La grande traversée

Pour le N.M. Camille-Marcoux, qui assure la liaison Matane/Baie-Comeau/Godbout depuis 1974, l'heure de la retraite sonnera bientôt. Son successeur, pour lequel l'appel d'offres est en cours, accommodera 180 véhicules au lieu des 120 actuels, et 750 passagers plutôt que 600. Il sera aussi plus rapide, ce qui retranchera une vingtaine de minutes au trajet. «Il fonctionnera au gaz naturel liquéfié, ce qui fera chuter de 25% ses émissions de GES, une première en Amérique du Nord», ajoute M. Farrah. Là aussi, on veut améliorer l'expérience client à bord.

Sur la traverse Isle-Verte/Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, le vieux navire La Richardière sera mis au rancart au mois de mai, l'année prochaine. Un nouveau bateau, qui doublera la capacité (12 véhicules plutôt que 6), prendra le relai. Actuellement en construction en Gaspésie, il fonctionnera à l'électricité et au diesel. «Un quart des déplacements se feront en mode électrique», assure M. Farrah. À marée basse, quand le navire est à quai, une borne s'occupera de recharger les batteries.

Le cinquième nouveau traversier ne naviguera pas sur le Saint-Laurent, mais sur la rivière Saint-Augustin, dans la Basse-Côte-Nord. Dès octobre prochain, un aéroglisseur sera mis en service pour relier le village de Saint-Augustin à celui de Pakua Shipi, une communauté innue. Le choix d'un aéroglisseur s'explique par la faible profondeur de la rivière et les conditions climatiques en hiver.