Soirée de croisière sur le lac Memphrémagog. Le soleil couchant colore l'abbaye de Saint-Benoît et les montagnes tout autour. À bord du Grand cru, les passagers profitent du spectacle, verre de vin à la main, dans un silence quasi religieux.

«Le soir, avec le vent qui tombe, le calme est tellement inspirant sur le lac», lance André L'Espérance, promoteur du tout nouveau catamaran de croisière qui navigue sur les eaux du Memphrémagog depuis la mi-juin.

L'homme d'affaires, aussi propriétaire du train touristique Orford Express, peut enfin respirer. La construction et la mise à l'eau du catamaran long de 41 m ont été une véritable saga. Impossible d'abord d'acheter un bateau de cette taille pour le transporter jusqu'au Memphrémagog: il ne serait pas passé sous les viaducs. Il a donc fallu le construire in situ, sur la pointe Cabana, à Magog. Et André L'Espérance rêvait d'un bateau luxueux: salle à manger sans cloisons et à hauts plafonds, fenestration abondante pour admirer le lac peu importe l'endroit où on se trouve, plancher de bois ininflammable... Le tout, capable de résister aux rigueurs de l'hiver, puisque le Grand cru restera à quai pendant la saison froide, pris dans les glaces du Memphrémagog.

Il a fallu trois ans pour construire le Grand cru, mais le résultat est superbe. Décor de bois exotique, de verre et d'inox (avec cristaux Swarovski au plafond!). Cellier de verre construit spécialement pour le bateau. Salon privé. Salles de bain avec écran 3D. Pont supérieur avec terrasse. Et ces immenses fenêtres où le soleil entre à profusion et où l'on verra poindre les premières étoiles...

À l'intérieur de la salle à manger, les 170 passagers sont attablés pour manger. Tous ont choisi leur plat principal il y a plusieurs jours. Le reste du menu (planifié pour tout l'été) est choisi par le chef. Il faut dire que la logistique de ces repas sur l'eau est archicomplexe. On ne peut pas stocker de surplus dans la micro cuisine et une fois l'ancre levée, impossible de reculer. La cuisson se fait donc en deux temps: d'abord dans des cuisines sur le port, puis à bord. Tout doit être prêt au moment opportun. Un casse-tête.

Après un amuse-bouche (rillettes de volaille sur une compote de canneberges et d'abricots), les passagers doivent se partager deux entrées: ravioles de lapin ou des quenelles de risotto aux champignons. Suivent les plats principaux: médaillons de veau, suprême de pintade glacé au miel, truite parfumée de thé noir ou risotto au cheddar. Le repas se termine avec un flan à la pomme de terre sucrée et chocolat blanc.

On l'a dit, la gastronomie à bord d'un navire est compliquée... et ça se ressent dans l'assiette. Les plats sont tristounets, pas très relevés, trop cuits... De toute évidence, l'équipe de cuisine doit encore s'adapter aux contraintes du bateau.

Le plaisir de la croisière repose surtout sur la beauté des paysages autour du lac Memphrémagog. Le mont Orford, le mont Owl's Head et sa silhouette pointue, le mont Éléphant avec sa forme si particulière, l'abbaye... Sur l'eau, la perspective est différente. Et même si les conversations s'animent dans la salle à manger, sur le pont, c'est le calme complet. On n'entend que le ronron tranquille du moteur et l'eau qui clapote le long de la coque. Parfait pour décrocher.

D'autres soirs toutefois, l'ambiance est à la fête et la terrasse reste bondée toute la soirée, parfois même longtemps après que le navire ait accosté.

Bientôt, un spectacle d'une dizaine de minutes sera présenté au milieu du lac pendant les croisières en soirée: jets d'eau illuminés, musique et projection d'image sur une immense toile.

Après seulement quelques sorties, le Grand cru s'annonce comme un succès populaire. Déjà, les soupers-croisières du samedi affichent complet pour l'été. Outre les sorties en soirée, le Grand cru propose des croisières avec brunchs, dîners ou encore des 4 à 6 au large (sans repas). Les prix: entre 30$ et 85$, plus taxes, par adulte, selon le départ choisi. Ces prix n'incluent pas le vin.

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