Comme lui, de plus en plus de coureurs délaissent les trottoirs et les rues des centres urbains pour pratiquer le jogging tout-terrain. Inconnu il y a une décennie à peine au Québec, le «trail running», comme disent les Français, connaît depuis deux ou trois ans une ascension fulgurante dans nos forêts. Désormais, il n'y a plus un seul mois dans l'année où des compétitions de courses en sentier n'ont pas lieu quelque part dans la Belle Province. Même en hiver, on court en raquettes!

Pourquoi? La course en forêt comporte beaucoup d'avantages, affirme Léo Viger-Bernard, 27 ans. «Le défi de la course sur route, c'est de battre son temps, alors qu'en forêt, le défi, c'est le sentier lui-même. À chaque virage nous attend une surprise. Ce n'est jamais monotone», dit-il. À cela s'ajoutent le plaisir d'être en nature et le confort de s'entraîner sur des sentiers ombragés. «Et puis, on ne se sent jamais coupable d'arrêter pour contempler les paysages», affirme notre jeune coureur.

Joggeur urbain, amoureux de plein air, skieur de fond, qui sont les adeptes de cette discipline en émergence? Sur cette question, les avis sont partagés. Selon Jean Fortier, président d'Horizon 5, l'entreprise organisatrice des courses Vert le raid, qui se déroulent dans la région de Québec, les «trail runners» sont surtout des adeptes de la course à pied à la recherche d'une alternative au bitume. «Beaucoup de nos participants sont d'anciens marathoniens en quête de renouveau», dit-il.

Par contre, d'autres, comme Léo Viger-Bernard, pratiquent les deux formes de courses. «À mon avis, la course en sentier constitue un excellent entraînement pour la route, car ça renforce les muscles et les jointures, en plus d'améliorer le système cardiovasculaire, grâce aux fortes montées», dit-il.

Toutefois, la course en sentier présente quelques inconvénients: en raison des nombreux obstacles, impossible d'entrer «en transe», comme y parviennent les coureurs sur route. Et le risque de blessure est plus élevé en forêt. Les racines et les roches sont encore plus traîtres que les nids-de-poule.

La motivation, les coureurs la trouvent dans les multiples compétitions qui se déroulent en milieu sauvage. L'engouement, Daniel Desrosiers, fondateur de la série Courses en forêt, le perçoit sur le terrain. «J'avais 200 inscriptions en 2009, 500 l'an dernier et cette année, on devrait franchir le cap du 1000», dit-il.

Toutes les compétitions, affirment les organisateurs, sont de nature très amicale. «Les participants sont plus préoccupés par l'esprit de camaraderie que par leurs performances», soutient M.Desrosiers. «Un infime pourcentage des coureurs fait partie de l'élite», ajoute Nicolas Taillefer, de Xtrail. Plusieurs événements réservent une place de choix aux familles avec l'organisation d'une course de 1 km pour enfants.

Quelques compétitions de «trail running» en 2011:

-Sentier urbain, au Camping municipal de Beauport (21-22 mai)

-Tour du lac Brome, au Lac Brome (18-19 juin)

-Courses en forêt, au Mont Gleason (7 mai), Stoneham (28 mai),Victoriaville (24 septembre)

-Ultimate XC, à Tremblant (17-18-19 juin)

-Xtrail Asics, à Sutton (4 juin), Orford (24 septembre)

-Vert le raid, à la Vallée Bras-du-Nord (19-20-21 août)

-5 Peaks, à Camp fortune (20 août), Sutton (17 septembre), Denholm (24 septembre)