Si on se fie aux statistiques, la journaliste de La Presse Caroline Touzin fait figure d'exception parmi les jeunes femmes. Parce qu'elle adore la pêche.

Chaque été, elle retourne pêcher chez ses grands-parents, notamment au lac Témiscamingue, une petite mer intérieure dans la région du même nom.

«Je savais à peine marcher quand mon grand-père a commencé à m'amener de longs après-midi pêcher à la traîne sur le lac des Quinze. Il parlait alors de sa jeunesse, de sa vie. Sage comme une image, je l'écoutais attentivement. C'étaient des moments privilégiés. Il prenait du gros doré et du gros brochet. Mais pour lui, le brochet n'était d'aucun intérêt. Pas question d'en manger.»

Le hasard veut que l'amoureux de Caroline soit, lui, un «vrai» maniaque de la pêche, insiste-t-elle. Si bien que leurs voyages au Québec deviennent souvent l'occasion de prendre du poisson.

En août dernier, c'est l'aventure de sa vie de pêcheuse: une semaine au Nouveau-Québec, au nord-est de Kuujjuaq, dans un camp isolé avec son chum, deux amis et un guide. «Imaginez, après un vol de 2h30 de Montréal, prendre ensuite un hydravion qui transporte plein de matériel dont un immense congélateur, pour vous retrouver une heure plus tard dans un paysage dénudé où le silence domine, ça marque!»

Pas de route, pas de fils électriques, pas de télé, pas de portable ni de BlackBerry. Pour l'urbaine habituée à envoyer des textos, c'était tout un dépaysement.

Caroline Touzin, qui avait toujours pêché dans une chaloupe, se retrouvait pour la première fois avec une canne à mouche entre les mains, les deux pieds dans l'eau, à prendre des truites «grosses comme ça» qui ne se faisaient pas prier pour mordre. «La sensation est exceptionnelle», dit-elle. Sans oublier les touladis pris à la traîne. Un ours aperçu sur la rive lui a aussi donné des frissons. La jeune femme avoue toutefois qu'elle manipule encore le poisson avec des gants et qu'elle pêche parfois à la traîne, un bouquin entre les mains. Quant à son record, un doré jaune de six livres bien comptées, il a été naturalisé et trône sur le mur de son salon...

Difficile d'aimer plus la pêche!