Au Québec, les amateurs de pêche sont choyés par l'abondance des cours d'eau. Bon nombre d'entre eux sont situés sur des terres publiques et tout amateur peut y pêcher à sa guise en observant évidemment les quelques règles qui régissent l'activité. Mais une foule d'autres occasions de prendre du poisson sont aussi offertes parfois à deux pas de la grande ville ou encore aussi loin que dans le Nouveau-Québec, au nord de la baie d'Ungava. L'aventure est offerte à tous. Aperçu de l'offre.

Les pourvoiries

L'offre de service la plus grande vient des pourvoiries. Et pour cause. Pas moins de 60% des jours passés en forêt par leur clientèle sont consacrés à prendre du poisson, indiquent les statistiques de la Fédération des pourvoiries du Québec, une organisation bien structurée qui regroupe 359 des 600 pourvoiries actives sur le territoire. Plus encore, selon les dernières données disponibles, le nombre de pêcheurs y a connu une hausse de 20% de 1995 à 2007.

Selon la Fédération, la situation s'explique en grande partie par l'amélioration considérable des infrastructures au cours des dernières années. «Il n'y pas très longtemps, il n'y avait même pas de douches dans les chalets, indique Me Dominique Dugré, secrétaire et responsable des affaires juridiques de la Fédération. Or, cette situation a changé du tout au tout. Ce succès est aussi attribuable aux efforts considérables consentis pour attirer une clientèle familiale.» Dans certaines pourvoiries, on offre aussi des forfaits père-fils, mère-fille et vice et versa. Les clients peuvent également profiter d'une gamme d'activités, de la plage au vélo de montagne en passant par l'observation des étoiles avec un puissant télescope.

D'autres, notamment dans Lanaudière, Charlevoix ou en Mauricie, «ensemencent» des milliers de poissons chaque année dans certains de leurs lacs pour assurer à leur client une belle pêche... presque garantie. Et pour ceux qui en sont à leurs premières armes, l'équipement leur sera même fourni.

De tous les prix et pour tous les goûts, les pourvoiries sont installées sur tout le territoire, mais c'est en Abitibi, sur la Côte-Nord, en Mauricie et dans les Laurentides qu'elles sont les plus nombreuses. Les trois quarts de la clientèle des pourvoyeurs est québécoise.

L'omble de fontaine reste le poisson le plus recherché, mais plusieurs pourvoiries des Laurentides, de l'Outaouais et de l'Abitibi ont fait du doré jaune une spécialité. Le site internet de la Fédération (www.pourvoiries.com) vous permettra d'obtenir un séjour de pêche à la carte en quelques clics.

Un tout-inclus de pêche

Depuis une dizaine d'années, la pourvoirie Camp Cooper, située près de la réserve faunique de Chibougamau, offre un forfait tout compris, transport en autocar inclus, à partir de Rosemère. L'entreprise serait la seule au Québec à organiser ce genre de voyage. Deux départs par semaine. Le stationnement de la voiture est gratuit et le voyageur n'a qu'à emporter son équipement de pêche, son sac de couchage et ses effets personnels. Le trajet dure environ sept heures. Sur place, chaque groupe de deux pêcheurs dispose d'une embarcation avec moteur hors-bord. Possibilité de pêcher le doré et le brochet sur quatre ou cinq lacs. Congélateur à bord de l'autobus au retour. Non compris: guide particulier, éviscération des poissons et... vers de terre. Le forfait de cinq jours, quatre nuits est d'environ 650$.

Info: www.campcooper.com

La SEPAQ

La Société des établissements de plein du Québec, la SEPAQ, demeure un joueur important dans le domaine de la pêche sportive au Québec. Créée il y a 25 ans, la société gouvernementale gère tout le réseau des parcs nationaux et des réserves fauniques du Québec.

À elles seules, les 15 réserves fauniques offrent aux amateurs la possibilité de tremper leur ligne dans 2000 lacs et rivières. La société offre des forfaits de pêche par un système de tirage au sort, qui comprennent habituellement l'hébergement en chalet, une embarcation et les droits de pêche. La SEPAQ a aussi mis sur pied un système de réservation par l'internet permettant d'obtenir des droits de pêche quotidiens quatre mois à l'avance. Ainsi, pour un séjour à l'ouverture de la saison, le 13 mai par exemple, il faut réserver par l'internet (ou par téléphone) le 13 janvier. En dépit de cette possibilité, pas moins de 50% de l'offre de pêche disponible dans les réserves fauniques n'est pas encore comblée au début mai. Cette année, le droit de pêche quotidien est de 16,55$.

La SEPAQ compile annuellement environ 130 000 jours/pêcheurs dans son réseau de réserves, une donnée stable depuis quelques années malgré la publicité accrue de la société. Les plus populaires sont dans l'ordre les réserves des Laurentides, de Mastigouche et de Papineau-Labelle. Celle de Saint-Maurice reste le territoire le plus sous-exploité dans le sud-ouest du Québec.

Info: www.sepaq.com

Les ZEC

Créées en 1978, pour prendre la relève des clubs privés de chasse et de pêche, les zones d'exploitation contrôlée (ZEC) sont au nombre de 64 aujourd'hui, en plus de 23 autres consacrées exclusivement à la pêche au saumon. Dirigées par les membres bénévoles, leur mode de gestion est unique au monde.

Les ZEC sont ouvertes à tous moyennant un tarif quotidien qui ne doit pas dépasser les 24$ (taxes en sus), coût parfois réduit selon la durée du séjour. S'ajoute aussi un droit de passage pour le véhicule. La moitié des 600 000 usagers viennent de l'extérieur de la région où sont localisées ces zones. Le poisson le plus populaire y est l'omble de fontaine, mais les territoires situés dans l'ouest du Québec offrent aussi la possibilité de prendre dorés et brochets. C'est en Mauricie qu'on retrouve le plus grand nombre de ZEC (11). L'offre de service est très limitée, mais une quinzaine de zecs possèdent quelques chalets en location.

Info: www.zecquebec.com

Les étangs de pêche

On compte 70 entreprises québécoises qui gèrent des étangs de pêche. Évidemment, ici, la chance ou le talent du pêcheur a peu d'influence sur le résultat, qui est garanti. L'équipement est habituellement fourni. On y capture de l'omble de fontaine ou de la truite arc-en-ciel. Le poisson se paie habituellement à l'unité ou selon sa longueur. À défaut de vivre une grande aventure sportive, la pêche en étang permet de vous assurer un bon repas. L'étang peut être aussi une bonne façon d'initier des enfants à une première pêche. Internet: cliquer «étang de pêche Québec» sur un moteur de recherche. Vous y trouverez la liste complète et les données particulières pour chaque entreprise.

Photo: fournie par Claude Beaupré, SÉPAQ

La réserve de La Vérendrye est populaire auprès des amateurs de brochets et de dorés jaunes.