Il y a bien des raisons d'aller faire un tour à Québec cet automne. L'une d'entre elles est l'exposition Du Greco à Dali, présentée au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu'au 9 janvier. C'est un regard sur la peinture espagnole qui propose de belles découvertes.

Constituée à partir de la collection de l'homme d'affaires mexicain d'origine espagnole Perez Simon, l'exposition rassemble 72 oeuvres qui constituent un survol de la peinture espagnole, allant de peintres peu connus en Amérique du Nord jusqu'aux maîtres célébrés dans le monde entier. Sans bouder mon plaisir de voir quelques oeuvres de Picasso, Dali et Miro, c'est le peintre Joaquin Sorolla qui a retenu mon attention. À lui seul, il vaut le déplacement.

L'exposition compte plusieurs oeuvres de Sorolla (1863-1923) qui fut l'un des artistes les plus célèbres de son temps. Mais comme sa peinture ne pouvait être classée dans aucune catégorie (ni impressionniste, ni expressionniste, ni symboliste), elle a ensuite été oubliée pendant plusieurs décennies.

Ce n'est que depuis quelques années qu'on s'y intéresse de nouveau et qu'on apprécie sa lumière de plein air. Une lumière chaude et très douce, qui capture l'émotion. Entre autres, les portraits La Marcelina et Tête de vieux pêcheur dévoilent l'humanité des personnages avec une éloquence rare. Et devant Soleil du matin, on prend une bouffée d'air frais en plus d'être réchauffé par les rayons du soleil. Joaquin Sorolla est assurément un peintre à découvrir.

J'ai aussi été touchée par les peintures de son contemporain Laureano Barrau Bunol (1863-1950). Dans Après le bain, on peut sentir le vent du large qui arrive jusqu'à la plage. Et il y a aussi cette chaude lumière qui balaie le paysage. Bref, c'est une exposition à voir.

Avant de quitter le musée, il faut absolument visiter la salle Riopelle pour voir ou revoir le chef-d'oeuvre L'hommage à Rosa Luxembourg. Et si on a quelques minutes de plus, on jette un coup d'oeil dans la salle située en face, où on a un bel aperçu de la peinture québécoise du XXe siècle.

Architecture

Les amateurs d'architecture seront comblés avec l'exposition des maquettes des finalistes du concours international lancé pour le nouveau pavillon du Musée national des beaux-arts. Le nouvel édifice, conçu par la firme OMA de Rotterdam, sera ultra-moderne avec une façade en verre et un design unique.

Québec a beaucoup à offrir en matière d'art et de culture. Le Vieux-Québec est parsemé de belles galeries qui constituent une vitrine exceptionnelle de l'art québécois contemporain. On y trouve aussi bien des peintures et des sculptures que des pièces de verre.

Et pendant qu'on est dans le Vieux-Québec, autant faire un arrêt au Musée de la civilisation, qui propose quantité de belles découvertes.

Jusqu'au 13 mars, la passionnante exposition musicale Riff explique en musique comment les sonorités d'Afrique influencent la musique populaire des Amériques.

J'ai aussi adoré Nourrir son monde (jusqu'au 14 août 2011), qui nous renseigne sur les habitudes alimentaires de 25 familles d'autant de pays. Chaque famille est photographiée devant la nourriture qu'elle consomme pendant une semaine. Fascinant!

Plusieurs autres expositions permanentes - Le temps des Québécois, Nous, les Premières nations, Territoires et Tour de Terre - sont tout aussi intéressantes. C'est un musée pour toute la famille avec une foule d'expériences interactives qui captivent les enfants. Il faut les voir s'émerveiller devant la formation d'une tornade ou ressentir leurs craintes dans la cabine qui simule un tremblement de terre. Le musée est si riche qu'on ne peut tout voir en une seule visite. Il faudra y retourner au printemps.