Chaque année, le labyrinthe Arctic Gardens de Saint-Jean-sur-Richelieu propose une pièce de théâtre sur un thème bien connu, dans le décor particulier d'un vaste champ de maïs. Cette fois, c'est le riche imaginaire d'Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll, qui est mis en scène dans le labyrinthe.

Une vue aérienne des lieux permet de voir que le champ de Saint-Jean-sur-Richelieu arbore la forme de quatre cartes à jouer, les as de coeur, de carreau, de pique et de trèfle. Un clin d'oeil déjà à l'histoire bien connue d'Alice.

Un architecte a tout d'abord dessiné le plan du labyrinthe, qui a été retracé sur le sol du champ de 12 hectares, l'équivalent de 17 terrains de football. Quelque 900 000 grains de maïs ont été plantés dans les espaces désignés.

Une carte très précise des lieux permet de se déplacer dans le labyrinthe et de se rendre aux six scènes aménagées. Cette année, c'est le lapin blanc qui accueille les visiteurs et les fait littéralement entrer dans l'histoire. Toujours pressé, il explique par à-coups que nous devons sauver une certaine Alice, retenue prisonnière par la Reine de coeur, qui menace de décapiter tout le monde.

Au gré de la visite du labyrinthe, on rencontre la chenille, le très réussi chat du Cheshire, le valet de coeur, le Chapelier fou et le lapin de Mars.

Après les pirates l'an dernier, le choix du thème cette année a été motivé notamment par la sortie d'une adaptation cinématographique de l'histoire d'Alice signée Tim Burton. «Toutefois, la raison principale, c'est que ce thème revenait souvent parmi les suggestions des visiteurs. L'équipe de créateurs avait aussi un intérêt pour cet univers», note Christophe Magnette, coordonnateur du labyrinthe.

Cette fois-ci, le spectacle est davantage axé sur l'interactivité, aspect qu'apprécieront assurément les plus jeunes. On apprend à faire l'amusante révérence à la Reine et à servir le thé à la façon loufoque du pays des merveilles.

Il ne faut pas croire qu'on lésine sur l'aspect artistique parce que les saynètes sont présentées dans un champ de maïs: ce sont des comédiens qui tiennent les rôles, un metteur en scène, Pascal Contamine, et une scénariste, Hélène Lefranc, travaillent au projet, sans oublier des créateurs de costumes et de décors. Tous des professionnels et ça paraît.

Des panneaux informatifs installés aux différentes scènes aident à patienter pendant les huit minutes entre chaque représentation. Ils ajoutent un aspect éducatif à l'activité essentiellement ludique.

Pour traverser le labyrinthe et voir toutes les saynètes, il faut compter environ 1h30 si on se dirige avec le plan. Ce qui facilite les choses, mais n'est pas pour autant évident pour tout le monde et il faut prévoir plutôt trois heures pour ceux qui se fieraient strictement à leur instinct.

Si certains préfèrent attendre que les plans de maïs soient grands pour visiter le labyrinthe, il faut savoir que même si on voit le point où on souhaite arriver, la promenade dans les allées reste exigeante. «On voit les têtes des comédiens qui dépassent, mais pas davantage comment se rendre à eux», explique M. Magnette. Le labyrinthe, sous sa forme présentée à Saint-Jean-sur-Richelieu, est un concept importé de Belgique. Depuis sa création là-bas, une quinzaine de thèmes différents ont été abordés, contre quatre au Québec.

Labyrinthe Arctic Garden de Saint-Jean-sur-Richelieu. Jusqu'au 26 septembre. Infos: www.lelabyrinthe.ca ou 514-248-9975