L'engouement pour les croisières a progressé de façon surprenante au cours des dernières années. Au point où, désormais, certains ne se préoccupent plus trop de la destination, et se contentent de vivre intensément à bord du bateau: des bars et des restaurants immenses, des activités multiples, de belles chambres bien décorées où passer du temps à lire, à se détendre. Ceux-là qui imaginent une croisière du genre seront déçus du Vacancier.

Ce navire a été construit en 1973, une éternité dans le transport de passagers. Les fauteuils du bar sont élimés, décolorés. Les moquettes des corridors sont tristounettes. La salle à manger a plus fière allure, mais en revanche les chambres sont minuscules et particulièrement spartiates. Pas un tableau, pas une photo. Évidemment pas de télé, de radio, de téléphone, de fauteuil, de balcon. Une douche pour contorsionniste, un système de climatisation fantaisiste. On oublie aussi, bien sûr, le casino et la soirée du capitaine.

 

Il faut dire que le Vacancier avait initialement été conçu pour transporter les voyageurs d'une île grecque à une autre. Autrement dit, on y dormait une nuit, deux au maximum. Cela peut aussi être le cas des touristes en destination ou en provenance des Îles-de-la-Madeleine. Mais ceux qui pensent y rester plus longtemps, jusqu'à une semaine, doivent savoir que les lieux sont exigus. Lilliputiens dans le cas des cabines intérieures.

Plusieurs s'en plaignent le premier soir... puis s'acclimatent peu à peu. Pourquoi? On apprend à aller à la chambre uniquement pour dormir. Les lits sont confortables, la propreté y est impeccable, comme sur tout le bateau d'ailleurs. Et surtout, la gentillesse généralisée, constante et naturelle de la centaine de membres d'équipage finit par redonner le sourire aux plus moroses.