À la porte du Grenier d'Albertine, un cheval en bois sculpté. Pas n'importe quel cheval: celui «gossé» par le personnage Xavier Galarneau dans le téléroman L'héritage.

C'est ce cheval qui garde l'entrée du «nouveau» domaine de Victor-Lévy Beaulieu. L'ancienne maison de VLB à Trois-Pistoles a repris vie. En juin 2009, elle est devenue la Maison de l'écrivain, sous la direction du frère de l'auteur, Germain Beaulieu. Chef spécialiste de la cuisine végétarienne (il a notamment été le chef du premier restaurant Commensal à Montréal), ce dernier a transformé l'endroit pour lui donner une nouvelle vocation, sans trop s'éloigner de l'oeuvre de son illustre frère.

 

Le restaurant a été baptisé Le grenier d'Albertine en hommage au personnage interprété par Amulette Garneau, qui se réfugiait dans le grenier pour lire Proust. Sous les combles, on sert des menus végétariens, du poisson et des crustacés. Portions généreuses, desserts cochons... De la terrasse, on a une vue imprenable sur l'imposante église de Notre-Dame-des-Neiges.

Le bar Chez madame Félix jouxte le restaurant. Ici, Germain Beaulieu a recréé les décors du téléroman Montréal P.Q. Mi-lounge, mi-musée (la première machine à écrire de VLB trône bien en évidence), l'endroit donne envie d'étirer les soirées jusqu'à la fermeture, à minuit. «On s'installe dans les profonds sofas pour boire une bière de microbrasserie, siroter un ballon de rouge, lire un bouquin qui traîne sur les étagères ou laisser courir ses doigts sur le piano ou la guitare pour un spectacle improvisé.» Ce qui arrive fréquemment.

«Certains soirs, il y a des jams qui durent jusqu'à la fermeture, dit Germain Beaulieu. C'est important pour moi que les gens prennent possession du lieu, qu'ils l'habitent. Qu'ils en fassent le décor de leur téléroman personnel!»

Au rez-de-chaussée, c'est la soeur des deux frères Beaulieu, Annette, qui a installé ses pénates. Artiste peintre, elle a réuni dans sa galerie temporaire une douzaine d'artistes et d'artisans de la région. Plusieurs passent par l'Atelier de Leonardo/La belle Annette pour jouer du pinceau et rencontrer le public.

Le sous-sol a été transformé en antre de la littérature, avec sa Librairie de la confrérie. On y trouve des livres usagés, mais aussi une grande section consacrée aux éditions Trois-Pistoles. Auteurs du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ont ici une vitrine privilégiée.

Restaurant, bar, galerie... Germain Beaulieu ne compte pas s'arrêter là. Il a d'autres projets en tête pour la Maison de l'écrivain: une boutique de produits du terroir, des soirées dansantes sur la place asphaltée («comme en Europe»).

La Maison de l'écrivain est ouverte du mercredi au dimanche, de 8h à minuit, jusqu'au 15 octobre.

Info: 418-851-2001