Plus d'espèces, des spécimens inédits, des papillons protégés jamais présentés en Amérique... Pour son 13e anniversaire, l'exposition Papillons en liberté de l'Insectarium innove.

«Cette année, notre thème est «Sur les ailes de la biodiversité», explique Stéphane Le Tirant, responsable des collections à l'Insectarium et instigateur de Papillons en liberté. Pour souligner l'année mondiale de la biodiversité, nous allons recevoir plus de 65 espèces différentes de papillons. Un record.»

 

Déjà, 6000 chrysalides sont arrivées dans les laboratoires de l'Insectarium, en provenance d'une quinzaine de pays répartis sur tous les continents, dont le Costa Rica, le Kenya et la Malaisie. À la fin de l'exposition, c'est près de 18 000 chrysalides qui seront passées entre les mains des gens de l'Insectarium. Dans le lot, quelques nouveautés jamais observées dans la grande serre du Jardin botanique: le sphinx du peuplier et la saturnie du mélèze (tous deux du Québec), le bombyx de l'ailante (de Chine) et le papillon lorquini (des Philippines).

«Le bombyx de l'ailante a été introduit en Europe et est un des plus grands papillons de nuit du continent, raconte M. Le Tirant. Nous avons aussi deux espèces d'ornithoptères, nommés papillons aux ailes d'oiseau, qui viennent des Philippines. Dans la nature, ils sont très difficiles à observer, car ils volent à la canopée des arbres. Et certaines espèces sont si grosses que les premiers naturalistes anglais les ont pris pour des oiseaux et tiraient dessus à la carabine!»

«Ce sont des papillons rares et protégés par une convention internationale. C'est une chance unique de les voir en volière. Les importations sont interdites, mais nous avons pu obtenir un permis spécial, à titre de consultant auprès de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.»

Dans la grande serre du Jardin, environ 1500 papillons volent chaque jour. Les morphos bleus viennent s'abreuver aux gouttelettes de la chute, les caligos s'y trempent la trompe. Des chrysalides s'ouvrent devant les yeux des visiteurs. Des chenilles grugent les feuilles. Une abondance qu'offrent peu d'autres volières dans le monde. «Les gens ont la chance de voir une grande diversité de papillons sous un même toit. Ils peuvent faire un tour du monde. Même dans la nature, il est impossible de voir aussi bien les papillons.»

Pour nourrir toute cette faune, les plantes nectarifères de la serre sont changées périodiquement. La nature, elle, n'a pas ce luxe, rappelle Stéphane Le Tirant. «Les papillons sont d'excellents indicateurs de la santé de l'environnement. Ce sont des espèces fragiles, elles se sont adaptées à certaines plantes qui leur sont devenues indispensables. Si des plantes se raréfient, les papillons sont aussitôt menacés.»

Papillons en liberté est présentée dans la grande serre du Jardin botanique, du mardi au dimanche, jusqu'au 25 avril. Les papillons sont généralement plus actifs entre 10h et 13h. Le prix d'entrée comprend la visite de l'Insectarium. Infos: museumsnature.ca