La Planétarium de Montréal présente depuis un mois un tout nouveau spectacle multimédia dans sa voûte de la rue Saint-Jacques, La quête de nos origines cosmiques.

D'où venons-nous? Comment s'est formé l'univers? Grandes questions auxquelles ont tenté de répondre philosophes, théologiens et scientifiques depuis des millénaires. Certaines réponses pourraient venir bientôt, du haut du désert de l'Atacama, dans les Andes chiliennes. C'est dans ce désert, l'un des plus secs du monde, qu'un groupe de chercheurs d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord sont en train de construire l'un des projets astronomiques les plus ambitieux de l'histoire: ALMA. Son objectif: remonter dans le temps pour révéler l'origine des étoiles, des galaxies. Et du même coup, de notre Terre.

 

Planté à une altitude de 5000 m sur le plateau de Chajnantor, le projet ALMA (Ataca Large Millimeter/Sub Millimeter Array) comprendra lors de sa mise en service, en 2011, 54 radiotélescopes de 12 m de diamètre chacun. Accompagné de 16 autres radiotélescopes, ce réseau simulera une antenne géante d'un diamètre de 16 km.

Ce projet pharaonique se retrouve au coeur du plus récent spectacle à prendre l'affiche au Planétarium de Montréal. Produite par l'Observatoire austral européen et l'Association des planétariums de langue française, cette présentation s'adresse à un public de 12 ans et plus. Un public averti, bref, pour qui des termes comme protoétoile et nébuleuse ne sonnent pas comme du mandarin...

Pendant 30 minutes, une astronome virtuelle présente les grandes phases de la construction d'ALMA. On y aborde aussi certaines notions cosmologiques qui permettent de saisir l'avancée incroyable qui pourrait se faire dans le désert de l'Atacama. En permettant d'observer des galaxies et des étoiles situées à des milliards d'années-lumière, les radiotélescopes d'ALMA vont sonder les galaxies les plus jeunes, les étoiles en formation et les planètes extrasolaires nouvellement nées. Ce qui permettra, espère-t-on, de mieux comprendre comment la Voie lactée et la Terre ont été formées...

Le projet est emballant. Les phénomènes observés fascinent. Seulement, La quête de nos origines cosmiques souffre d'un criant manque de moyens. À l'ère d'IMAX et des technologies numériques, cette production ne réussit pas vraiment à capter l'attention, ni par le fond ni par la forme. Animations malhabiles, utilisation limitée de la voûte de projection...

La projection du ciel hivernal montréalais, en compagnie d'un astronome, mérite toutefois la visite. Les constellations visibles dans l'hémisphère nord-américain en cette période de l'année y sont présentées. Les objets célestes les plus facilement repérables, identifiés. Et sous la voûte étoilée, on se sent - enfin - enveloppé par l'infini. Une sensation que n'arrive pas à créer le spectacle principal.

Sans le vouloir, la production européenne trahit l'âge vénérable du Planétarium de Montréal... Inaugurée en 1966, l'institution du centre-ville a atteint les limites de son espace et de sa technologie. Il faudra s'en satisfaire d'ici son déménagement, dans le parc olympique, en 2012. D'une superficie de 8000 m2, le nouveau Planétarium comptera notamment deux théâtres des étoiles, une salle d'exposition, un auditorium et quatre salles d'animation.

La quête de nos origines cosmiques est à l'affiche du vendredi au dimanche, à 20h30. Une exposition sur le concours d'architecture tenu pour la construction du nouveau Planétarium est aussi présentée.

La quête de nos origines cosmiques, au Planétarium de Montréal. Tarifs: 8$/adulte; 4$/7 à 18 ans. Infos: www.planetarium.montreal.qc.ca