Pour la première fois, plus de Québécois disent avoir visité le Vieux-Québec que le Vieux-Port de Montréal. Un sondage mené en 2009 sur les attraits touristiques indique que la capitale a profité de son 400e anniversaire pour damer le pion à la métropole.

Dans le coup de sonde mené chaque année par le Print Measurement Bureau (PMB) auprès de 7500 personnes du Québec, un sondé sur cinq dit avoir visité le Vieux-Québec en 2008. En fait, ces données permettent d'évaluer à 1 223 000 le nombre de Québécois s'étant rendus dans le secteur historique de la capitale, contre 1 191 000 pour celui de Montréal.

 

À noter, ce sondage ne tient toutefois pas compte des visites multiples ni des visiteurs étrangers. Reste qu'il représente l'une des rares mesures permettant de comparer les destinations touristiques.

Croissance marquée

Cette étude menée depuis plusieurs années note une croissance marquée de la popularité du Vieux-Québec depuis 2002. En fait, le nombre de Québécois disant avoir visité le secteur a augmenté du tiers durant cette période. Après un sommet en 2004, le Vieux-Port de Montréal a pour sa part vu sa popularité diminuer.

«On s'aperçoit que le 400e a beaucoup compté. Tout était dirigé sur Québec. Même que les régions se plaignaient. Alors, les chiffres ne m'étonnent pas. Maintenant, il s'agit de voir si la tendance va se maintenir», observe Michel Archambault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat, à l'Université du Québec à Montréal.

Combinées au Moulin à images et au spectacle du Cirque du Soleil, la prise en charge de l'Agora de Québec par le Festival d'été et l'arrivée d'une nouvelle exposition d'envergure s'avèrent une bonne stratégie, estime M. Archambault. L'ajout de manifestations peut contribuer à allonger la durée des séjours. Et plus les touristes restent longtemps, plus ils dépensent.

«Pour maintenir les acquis et même aller un peu plus loin, il faut toujours ajouter de nouvelles activités. Est-ce que ça va être suffisant pour maintenir le Vieux-Québec devant le Vieux-Port de Montréal? Ça va aussi dépendre du Vieux-Port», poursuit-il.

La Ville de Québec doit toutefois s'assurer que les différentes manifestations proposées ne soient pas trop semblables. Elles pourraient alors se cannibaliser, nuisant à la popularité des uns et des autres.

Pour la conseillère municipale du secteur, Anne Guérette, ces données viennent de nouveau souligner l'importance des états généraux prévus en mai dans le Vieux-Québec. Cette rencontre orchestrée par le comité de citoyens et financée par la municipalité et Québec doit se pencher en mai sur l'avenir du secteur.

«Quel genre de Vieux-Québec on veut? Est-ce qu'on veut un secteur touristique à 90% ou on veut qu'il demeure un cadre de vie? A priori, ce serait important selon moi que ça demeure un cadre de vie. Le tourisme, ça vient par vagues avec des gros creux. Est-ce qu'on veut d'un Vieux-Québec mort plusieurs mois par année?» lance Mme Guérette.