Au lieu d'être entourée d'eau, l'île de la Tortue, à Saint-Jean-sur-Richelieu, se trouve dans une mer d'épis de maïs. C'est là, dans les méandres du Labyrinthe Arctic Gardens, que se cache le trésor des pirates.

Avec son concept importé de Belgique, le Labyrinthe emprunte chaque année une thématique qui donne aussi sa forme à l'impressionnant labyrinthe végétal. Après Merlin et le Dragon, cette année, ce sont les pirates qui sont au centre de l'histoire présentée dans ce dédale en forme de tortue.

 

Ici, le parcours labyrinthique est en effet doublé d'une représentation théâtrale. On ne s'est pas contenté de déguiser des apprentis comédiens avec des costumes déglingués trouvés dans une vieille malle.

Il y a un scénario, des personnages, une mise en scène et des décors intéressants.

Jusqu'au 27 septembre, les visiteurs du Labyrinthe se transforment donc en corsaires. En manque d'eau, ils doivent décrypter l'énigme laissée par le pirate La Buse et menant au trésor caché dans l'île de la Tortue. Le trésor permettra de convaincre le méchant pirate Crotale de leur laisser une partie de ses réserves d'eau.

Sept comédiens sont sur les lieux simultanément. Certains révèlent des indices afin d'aider les visiteurs à décrypter le message, en plus de raconter des histoires amusantes. Comme ce moussaillon qui, après avoir perdu aux dés, se retrouve de corvée de vaisselle, et qui réussit à refiler la tâche aux enfants sur place en échange de clés à l'énigme.

Autre rencontre fascinante: cette demoiselle, rencontrée à la maison en forme de navire, triste de ne pouvoir réaliser son rêve de devenir pirate - les femmes sont réputées pour porter malchance en mer. «Je suis embarquée en douce sur le bateau de Crotale. Quand ils m'ont découverte, ils m'ont jetée à l'eau et c'était infesté de requins», raconte-t-elle entre deux sanglots.

Très interactive, la pièce propose des interventions juste assez longues pour garder l'attention des petits. Certaines blagues s'adressent davantage aux adultes, qui ont de quoi s'amuser eux aussi.

Entre les performances des comédiens, on peut aussi lire des informations sur les pirates, découvrir quels types d'embarcations ils utilisaient ou encore s'instruire sur les traditions adoptées par ces voleurs des mers, tel le port de la boucle d'oreille. «On voulait aller chercher un côté plus didactique avec ces panneaux d'information», explique Christophe Magnette, coordonnateur du Labyrinthe.

À la fin de l'été, les épis sont trop hauts pour qu'il soit possible de retrouver son chemin en regardant au-dessus des plants. On se repère à l'aide d'une carte du labyrinthe, mais on peut se retrouver coincé dans un cul-de-sac et l'on doit rebrousser chemin (surtout si l'on y va un peu au hasard). L'activité dure deux heures au moins. S'il n'a pas trop plu les jours précédents, le parcours est facilement praticable en poussette.

Outre l'animation, très divertissante, le labyrinthe d'un million de pieds carrés a de quoi impressionner. Comment en arrive-t-on à pareil résultat? «Un architecte fait les plans, qui sont reproduits à la chaux sur le sol. Il monte ensuite sur le tracteur avec l'agriculteur et lui indique où semer. Le résultat donne des courbes moins saccadées que si l'on retirait des plants qui ont déjà poussé», dit Christophe Magnette.

À la fin septembre, le cultivateur fera la récolte et le labyrinthe redeviendra un simple champ sans histoire. Jusqu'à l'été prochain.

Pour en savoir plus

www.lelabyrinthe.ca ou 514-248-9975