La Côte-Nord est unique. Il s'agit de l'un des rares endroits au monde où l'on peut observer des baleines de la rive, les pieds au sec, sans avoir d'impact sur l'habitat des mammifères marins. Mais quels sont les meilleurs endroits pour voir les baleines?

La réponse se trouve dans le nouveau guide du Réseau d'observation terrestre de la route des Baleines, qui regroupe les 12 meilleurs sites d'observation terrestre aménagés pour admirer ces géants de mer.

 

Conçu par le comité ZIP de la rive nord de l'estuaire, un organisme voué à la protection de l'environnement, en collaboration avec Tourisme Manicouagan, ce nouveau réseau comprend des sites d'observation déjà renommés, comme Cap-de-Bon-Désir (aux Bergeronnes) et le sentier de la Pointe-de-l'Islet (à Tadoussac), ainsi que des sites considérés comme des secrets bien gardés, connus seulement des Nord-Côtiers, comme Cap Colombier et Pointe-à-la-Croix. L'accès à ces sites est gratuit ou peu coûteux.

«La popularité des mammifères marins dans l'estuaire grandit, mais leur statut demeure fragile. Avec la création de ce réseau, on veut offrir une alternative écotouristique à l'observation des baleines en bateau», affirme Karine Otis, responsable des communications au comité ZIP. Des 13 espèces de baleines qui fréquentent le Saint-Laurent, six possèdent un statut de protection allant de «préoccupant», comme le rorqual commun, à «en voie de disparition», comme le rorqual bleu. Quant au béluga, il est considéré comme «menacé».

Depuis 2002, les croisiéristes, concentrés dans la région de Tadoussac, doivent respecter des règles strictes - limite de vitesse, distance avec les cétacés - pour faire l'observation des baleines dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Quoique les bateaux ne posent pas nécessairement problème, un fait demeure: le nombre de touristes s'accroît d'année en année, accentuant la pression sur le milieu de vie des baleines.

Patrice Corbeil, directeur du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), organisme basé à Tadoussac, admet qu'à partir de la rive, la probabilité de voir des cétacés est moins grande que dans une croisière. «Il faut faire preuve de patience, mais les observations peuvent être spectaculaires», dit-il.

Par exemple, à Cap-de-Bon-Désir, à 30 m de la rive, la profondeur de l'eau chute à 200 m en raison d'une falaise sous-marine. Résultat: les baleines se gavent de krills et d'éperlans juste sous nos yeux. «Je suggère aux gens d'apporter un lunch et une bonne bouteille de vin. En vous donnant du temps, vous augmenterez vos chances d'en apercevoir», dit-il avec humour. Et même si vous n'en voyez pas, vous aurez passé un bel après-midi!

La saison d'observation 2009 s'annonce excellente. Déjà, deux rorquals à bosse, Tic Tac Toe et son jeune Aramis, né en 2007, sont arrivés dans l'estuaire et devraient y passer toute la saison. «Les rorquals à bosse sont parmi les espèces les plus spectaculaires. Ils sautent fréquemment hors de l'eau pour nous en mettre plein la vue», dit M. Corbeil. Donc, n'oubliez pas votre appareil photo!

Le guide du Réseau d'observation terrestre de la route des Baleines est offert dans tous les bureaux d'accueil touristique de la Côte-Nord ainsi qu'au GREMM.

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