La première vague frappée dans le Canyon donne le ton de ma balade sur l'eau en compagnie de huit amis. Notre excursion en rafting sur la rivière Rouge ne sera pas de tout repos et, malgré la température fraîche, pas moyen de rester au sec.

Plusieurs jours de pluie ont précédé notre sortie sur la rivière. Le niveau de l'eau étant élevé, les guides de Rafting Nouveau Monde nous ont amenés vers la portion du Canyon.

 

Vêtus de combinaisons isothermiques, armés de casques et de pagaies, nous sommes prêts à affronter les rapides. Mais difficile de ne pas être surpris devant le premier à se dresser devant nous. «La vague que nous allons frapper fait entre 10 et 15 pieds», dit Micaël Guilbert, notre très sympathique guide pour la journée.

Malgré l'avertissement, les visages changent devant la bête. Deux ou trois coups de pagaies bien placés sur les indications de notre guide, et hop, on se retrouve complètement trempés, le monstre derrière nous.

Après avoir secouru un collègue d'un autre bateau tombé à l'eau, nous continuons notre route. Notre guide, Micaël, nous en promet. Il nous fait surfer sur une vague, ou plutôt en bordure. Le bateau s'emplit d'eau et certains s'échangent des regards effrayés. Lui demeure calme et confiant. On s'en sort, encore plus mouillés, mais en demeurant tous dans le bateau.

Puis, on descend vers le Turbo, un rapide en S. Un coup de pagaie, un autre. Le bateau se soulève, je suis l'une des premières à disparaître dans l'eau, suivie de Julie, qui tombe sur moi et me projette encore plus creux dans la rivière. Moi qui étais déjà craintive, j'émerge congelée et un peu paniquée. Je repère peu à peu chacun de nos amis, eux aussi dans l'eau, après avoir nagé jusqu'à la rive.

Grelottante, j'embarque dans le bateau avec la ferme intention d'y rester coûte que coûte. Sans pagaie parce que je l'ai perdue pendant ma saucette, je me cramponne à la corde.

Le pire est derrière nous. Il nous reste quelques rapides qui suscitent des cris enthousiastes sans nous faire craindre de chavirer.

Alors que je mange du bout des dents mon sandwich, je jongle avec l'idée de me faire dorer au soleil plutôt que de reprendre la rivière. J'ai vraiment peur de retourner sur l'eau. Avec une expérience précédente en rafting où j'ai séjourné quelques secondes, qui ont paru de longues minutes, sous un bateau, je me sens plus ou moins rassurée.

Mais n'écoutant que mon... courage? Non, plutôt mon orgueil, j'y retourne. Je sais que je dois écrire un article sur le sujet. Et j'ai encore plus peur de manquer une descente amusante que d'affronter les rapides.

Je suis par contre décidée à ne pas laisser mes craintes ralentir le groupe, même si j'espère ne pas trop souvent me retrouver à l'eau.

Le niveau de la rivière a changé. Notre guide modifie son parcours. Il fait soleil, nous sommes plus dissipés quand il s'agit de pagayer. Le parcours m'apparaît davantage comme un long manège et j'adore ça.

Micaël propose de faire chavirer notre embarcation sur une roche aux Portes du diable, un rapide plus doux que son nom n'y paraît. Je retiens mon souffle, jusqu'à ce qu'Isabelle propose qu'elle et moi sautions dans l'eau pour dévaler ces rapides à la nage. Un bon compromis qui s'avère vraiment amusant. Contre toute attente, j'aurai fini par me jeter à l'eau de mon plein gré à la deuxième descente.

À ma sortie de la rivière, je me dis que j'aurais vraiment manqué quelque chose si j'étais restée sur la berge. Pour une fois, c'était de l'orgueil bien placé.

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