Du 31 mai au 7 juin, la ville sera cycliste avec la Féria du vélo de Montréal, une semaine d'événements liés à cette activité. Ce sera d'ailleurs le 25e Tour de l'île. Pour l'occasion, le musée du Château Ramezay décortique l'histoire de ce loisir toujours très populaire.

L'expo Le Grand Tour du vélo est produite par le musée du Vieux-Montréal en partenariat avec Vélo Québec, qui organise le Tour de l'île. Elle retrace l'évolution du véhicule à deux roues. «Le passé nous amène jusqu'au présent, puisque l'exposition comporte aussi un Bixi», dit Marie-Hélène Vendette, coordonnatrice à l'éducation et aux communications au Musée.

Reconnu comme la 19e meilleure invention de l'année 2008 par le magazine Time, ce vélo très design sera disponible au cours des prochaines semaines en libre-service. Les abonnées pourront les emprunter pour se déplacer dans Montréal.

Le Bixi représente bien à quel point la bicyclette a changé depuis la toute première draisienne, inventée en 1817. Il fallait s'asseoir à califourchon sur cet ancêtre du vélo, qui ne possédait ni guidon ni pédalier. Pour avancer, on devait se pousser avec les pieds. À l'époque, on a beaucoup ri de cette invention. Le hobby-horse, avec un guidon mais sans freins, a été adopté par les dandys anglais quelques années plus tard.

Étrangement, c'est le spectaculaire et peu commode Grand Bi qui a frappé l'imaginaire, avec sa roue démesurément grosse à l'avant. Ce n'est que vers la fin du siècle que la bicyclette telle qu'on la connaît, avec pédalier, chaîne, frein et guidon, fait son apparition.

À Montréal, le vélo se fait présent dès les années 1860. Le sport est réservé aux personnes riches. Une bicyclette coûte 25 $ au début du 20e siècle, ce qui représente un mois de salaire pour un ouvrier.

Il deviendra l'outil de travail des facteurs et des policiers notamment. Moyen de transport populaire, il côtoie les tramways et les carrioles tirées par les chevaux dans les rues, et se doit même d'être immatriculé.

Retour du vélo dans les années 70

Puis, avec l'avènement de l'automobile, le vélo perd du terrain et est recyclé au rang de loisir. Dans les années 50, il rapetisse et va chercher une toute autre clientèle: les enfants. Ces derniers continueront de faire de la bicyclette une fois adultes. Aussi, avec la crise pétrolière des années 70, on assiste à un retour du vélo. En 1972, il s'est vendu plus de bicyclettes en Amérique du Nord que d'automobiles.

Le succès du véhicule à deux roues ne se dément pas au Québec. Ainsi, le Tour de l'île de Montréal réussit toujours à attirer quelque 30 000 cyclistes qui parcourent le trajet de 50 kilomètres. Il s'agit du plus gros événement amateur à vélo en Amérique du Nord.

La Route verte, qui traverse 16 régions, constitue pour sa part le plus grand réseau au monde. Et, à croiser les nombreuses personnes qui roulent en ville, il est certain que ce loisir et moyen de transport est loin d'être en perte de vitesse.

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Jusqu'au 7 septembre, www.chateauramezay.qc.ca, Tél.: 514-861-3708