Le réseau québécois des économusées grandit lentement, mais sûrement. Le dernier-né, qui porte sur le verre thermoformé, fait découvrir comment se travaille cette matière aux possibilités infinies. Les projets d'expansion sont nombreux pour le regroupement, notamment de l'autre côté de l'Atlantique.

Le petit dernier des économusées québécois soufflera sa première bougie en juin. Il s'agit du Studio des Verriers du Richelieu. On y découvre sur place l'art du verre thermoformé. Un savoir-faire qui n'a rien à voir avec celui du verre soufflé ou des vitraux.

 

«Nous créons un moule de plâtre qu'on a sculpté. Une fois au four, on dépose sur celui-ci une plaque de verre taillé», note Nathalie Leclair, copropriétaire avec son conjoint et artisan verrier, Serge Mimeault, de l'entreprise située en Montérégie.

Le verre, sous l'effet de la chaleur, prend la forme désirée. Les gens à se rendre sur place ont donc la chance, du lundi au vendredi et le samedi sur rendez-vous, d'avoir accès aux artisans qui répondent à leurs questions et même de les voir à l'oeuvre.

Ce qu'ils créent est d'une étonnante diversité. Ce peut être des vases, des rampes d'escalier, un sablier géant ou des lavabos.

«Par sa cuisson, le verre devient solide. Nous avons même déjà fait un mur d'escalade. Nous créons des oeuvres d'art et des pièces uniques», dit Mme Leclair.

Dans la boutique, les visiteurs peuvent acheter des assiettes, des vases ou des sous-verres de verre thermoformé. À l'instar de tous les économusées, celui-ci présente une collection d'objets anciens et d'autres récents, un centre d'interprétation et un autre de documentation.

La fourrure

Un nouvel économusée, cette fois du pelletier-bottier, ouvrira ses portes au Saguenay-Lac-Saint-Jean cet été. Il aura pignon sur rue dans l'entreprise Bilodeau, près du Zoo de Saint-Félicien. Il abordera notamment les sujets de la trappe et de la fourrure. Il s'agira du cinquième économusée de la région.

«Nous essayons maintenant de faire des grappes de plusieurs économusées. L'été dernier, nous avons pu créer un premier circuit régional avec les quatre économusées de Charlevoix», note Réjean Tardif, directeur général adjoint de la Société économusée du Québec. Pour le moment, aucune autre ouverture n'est annoncée pour 2009.

La Société des économusées a identifié un peu plus d'une centaine de savoir-faire traditionnels qui pourraient faire l'objet d'un économusée. La plupart du temps, ce sont les entreprises elles-mêmes qui approchent le réseau afin de s'y joindre.

Celui-ci leur fournit l'expertise d'ethnologues, d'historiens ou de designers pour monter leur exposition et être prêts à accueillir les visiteurs.

«C'est un virage pour une entreprise. Ils investissent beaucoup, mais ça a l'avantage d'amener des gens chez eux. Selon nous, le meilleur moyen de garder un savoir-faire vivant, c'est d'avoir des gens qui continuent à y travailler», dit M. Tardif.

Au cours des prochaines années, il y aura un changement majeur dans le réseau: on pourra retrouver plus d'un économusée sur un même sujet, la viticulture par exemple. Toutefois, deux économusées sur un même thème ne se retrouveront jamais dans la même région, assure M. Tardif.

Il y a 34 économusées au Québec. Le Réseau international a fait des petits en Atlantique, où on en retrouve déjà une quinzaine.

Cinq pays d'Europe du Nord, dont l'Islande et l'Irlande du Nord, ont choisi d'importer le concept. Des représentants sont venus au Québec suivre une formation et visiter les économusées d'ici. Le premier économusée européen, dont le thème est toujours tenu secret, verra le jour au cours des prochains mois en Norvège. Une première dans le Vieux continent qui fera assurément de nombreux petits.

_______________________________________

www.studiodesverriers.com

Tél.: 514-940-6451

www.economusees.com