L'arrivée du printemps coïncide avec le temps des sucres. Il est possible de revisiter cette tradition québécoise autrement, en fréquentant des endroits qui proposent une variation originale sur le thème de l'érable.

La tradition printanière existait bien avant l'avènement des cabanes à sucre. Les autochtones cueillaient la sève pour la transformer. «La légende veut qu'un Amérindien ait lancé son tomahawk dans un arbre. De l'entaille aurait coulé, dans un panier, l'eau qui, une fois bouillie, aurait pris un goût très sucré», note Chantal Millette, directrice exécutive de la Maison amérindienne.

Le musée de Mont-Saint-Hilaire sert des repas sur réservation le week-end, jusqu'à la fin avril. Il revient aux racines de la tradition. La sève est recueillie dans des paniers de bois et chauffée dans des chaudrons sur le feu, à l'extérieur. Le menu comporte des spécialités amérindiennes, telles la banique, une sorte de pain, les trois soeurs - haricots, courge et maïs - et d'autres produits cultivés il y a longtemps par les autochtones de la vallée du Saint-Laurent.

Avant de s'attabler, les visiteurs découvrent les origines du temps des sucres dans une exposition ; après le repas, ils peuvent entendre des contes et légendes amérindiennes.

Table d'hôte sucrée

Les fines bouches qui recherchent les arômes plus subtils de l'érable peuvent se rabattre sur les restaurants qui participent à la campagne L'Érable, de la palette à la fourchette de Tourisme Montérégie. Elle comporte deux volets: le premier regroupe une vingtaine de cabanes à sucre et le second, neuf restaurants où les chefs s'ingénient à créer un menu table d'hôte à l'érable.

La région compte pas moins d'une quarantaine de cabanes à sucre touristiques et reçoit plus de 300 000 personnes pendant le temps des sucres, dont beaucoup de familles. «Le volet gastronomique s'adresse davantage à des couples, amateurs de bonnes tables, qui veulent découvrir une façon différente d'apprêter l'érable chez des restaurateurs renommés», note Éric Fournier, directeur de Tourisme Montérégie.

Toujours pour montrer la polyvalence de l'érable, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec propose pour la troisième année sa Route de l'érable. On y recense une centaine d'établissements dans 20 régions, qui savent se montrer créatifs avec le produit sucré. Il peut s'agir de boulangeries, chocolateries, brasseries ou boucheries. À se rappeler au cours de ses déplacements au Québec, pas seulement au printemps, mais aussi à longueur d'année.

Alcool... pour les grands

Pour les adultes seulement, l'érable se décline aussi en alcool. Il y a le Domaine Acer, situé dans le Bas-Saint-Laurent, qui a créé des joliment nommés «acéritifs» ainsi que d'autres produits fins. C'est aussi l'économusée de l'érable. Plus près de Montréal, l'Ambroisie, à Mirabel, a concocté cinq produits faits à base d'eau ou de sirop d'érable, qui viennent des arbres de leur érablière. «Les gens s'attendent à tort à de l'alcool très sucré. On l'obtient par fermentation de l'eau ou du sirop. Les arômes varient selon le moment de la saison où la sève est récoltée», note Chantal Laframboise, copropriétaire.

Puisqu'ils sont très occupés dans le bois à cette période de l'année, il faut réserver pour des visites individuelles ou en groupes.

Ceux qui préfèrent rester à Montréal peuvent aussi vivre les joies de se sucrer le bec. Le Cabaret du Roy, situé dans le Vieux-Montréal, offre son menu cabane à sucre les dimanches. Le repas servi à volonté se termine par de la tire sur la neige à déguster à l'extérieur, derrière le marché Bonsecours.

Enfin, ceux qui veulent vivre la campagne en ville préféreront le parc-nature du Cap-Saint-Jacques, à Pierrefonds. Tous les week-ends jusqu'au 13 avril, on peut faire un tour de carriole sur le site de la ferme de la Corporation des 3-D Pierre et goûter la tire d'érable ou les crêpes dans le sirop.

____________________________________________________________________

www.maisonamerindienne.com

www.tourisme-monteregie.qc.ca

www.laroutedelerable.ca

www.oyez.ca

www.ville.montreal.qc.ca/grandsparcs