«Wow!», nous sommes-nous écriées en choeur en apercevant au tournant de la route l'auberge nichée au creux d'un site enchanteur. Il valait bien la peine d'avaler tous ces kilomètres depuis Québec pour y découvrir cet endroit charmant. C'est ici, au bord du lac Morency, à Saint-Hippolyte, qu'Élodie, Sophie, Lucie et moi allions déposer notre valise pour la fin de semaine. Une fin de semaine à ne rien faire d'autre que de s'offrir du plaisir.

Pour ma part, je ne savais rien de Saint-Hippolyte, et j'allais découvrir ce secret bien gardé, à 20 minutes à peine de la grouillante municipalité de Saint-Sauveur. Saint-Hippolyte occupe un territoire montagneux de 60 kilomètres carrés, qui compte 62 lacs, dont plusieurs sans habitation. Bienvenue au pays de la quiétude et du silence.

 

Quel bonheur donc, que de trouver à 45 minutes de Montréal, auberge si accueillante. Campée dans un décor naturel, l'Auberge du lac Morency, offre un heureux mélange d'ancien et de moderne. C'est que l'établissement, construit en 1934, s'est agrandi au fil des ans pour devenir un centre de villégiature quatre étoiles. Aujourd'hui, plusieurs bâtiments de différentes époques sont répartis sur les versants des montagnes surplombant le lac. Ils abritent 40 chambres modernes (la plus ancienne date de 2002) et 86 con-dos, fréquentés par une clientèle internationale. Quant au bâtiment principal, il a conservé son cachet rustique d'époque. La salle à manger avec ses murs en rondins, est l'endroit où l'on aime s'attarder parce qu'elle a vue directe sur le lac.

Ski, patin et raquette

J'ai profité des dernières heures de l'après-midi pour faire une randonnée en ski de fond sur le lac gelé. Élodie a préféré chausser ses patins. Quant à Sophie et Lucie, elles sont parties en raquettes dans la montagne et elles ont rejoint le sommet pour y admirer le spectacle au soleil couchant.

Puis, nous sommes allées prendre l'apéro à la cave à vin, impressionnante tout de même, avec ses 500 vins différents en provenance de 14 pays (4000 bouteilles). Et nous avons vécu de grands moments de plaisir à la table, à déguster l'exquise cuisine du chef Daniel St-Pierre, qui préside également la Société des chefs et pâtissiers du Québec. Sa soupe de tomates et basilic, son saumon qui est fumé directement dans le fumoir de l'auberge, ainsi que son assiette de saumon frais et langoustes offraient un amalgame de saveurs réussi. Pas de problème dans cette auberge pour conjuguer l'accord des vins et des mets, puisque trois sommeliers sont à l'emploi de l'établissement, dont le directeur lui-même, François Péloquin, qui portera bientôt le titre de vigneron; des 2500 plants de vignes qu'il a plantés sur le site, il entend en produire du vin de glace l'an prochain. C'est à suivre.

Le lendemain, nous sommes parties en direction de Sainte-Adèle pour y vivre une expérience unique en forêt en compagnie de d'un trappeur. Carl Blondin est non seulement trappeur, mais aussi taxidermiste, tanneur de fourrure, guide de chasse à l'ours, et avant tout amoureux de la nature.

Au centre Martin Pêcheur, nous l'avons suivi en forêt, pour y apprendre l'utilité de la trappe. Il nous a parlé d'équilibre de la nature, nous a expliqué en long et en large l'habitat des animaux, leur alimentation, leur reproduction, leurs moeurs, nous a montré les pièges humanitaires (la bête ne souffre pas, a-t-il insisté). Et nous avons terminé notre virée dans le tipi pour y boire avec Carl un petit caribou et déguster ses pâtés sauvages à base de chevreuil, de lynx, d'ours et de castor. «La trappe est essentielle à l'équilibre de la nature», a-t-il répété à plusieurs reprises devant notre grand étonnement. Nous aurions pu dormir sur le site dans des tentes prospecteur, mais avons préféré le confort douillet de notre auberge.

Au retour, petit saut à la piscine d'eau salée de l'auberge, détente dans le bain tourbillon et séance de dorlotage au centre de santé, construit récemment dans le bâtiment principal. J'ai abandonné mon corps aux mains expertes de Cynthia, qui m'a enveloppée dans de l'argile verte et fait un massage aux pierres chaudes. Sophie et Lucie, pour leur part, se sont fait donner un massage sous la pluie.

Balade en calèche

Et pour nous mettre en appétit, nous avons eu le temps d'aller faire une balade en calèche au village en compagnie de De- borah, une dame sympathique qui dirige le Centre d'hippologie. Emmitouflées sous la couverture, nous nous sommes laissées conduire par le gros cheval belge qui s'en donnait à coeur joie sous le ciel étoilé de Saint-Hippolyte. Avant de quitter les lieux, nous sommes allées saluer les chèvres et poneys de Deborah dans l'étable.

Encore de la détente

Nous avons dormi comme des ourses et le lendemain nous nous sommes offert une autre détente (pourquoi pas?) au Spa Le Baltique à Morin-Heights. Il s'agit de l'un des derniers venus dans le milieu des spas nordiques et pas n'importe lequel. Le complexe est vaste et situé dans un endroit magnifique, au milieu de la forêt. On y fait alterner le chaud et le froid, en passant du sauna sec ou du bain de vapeur au bassin et à la chute d'eau froide. Mais le plus gros casse-tête a été de choisir entre les nombreux types de massages et soins cor- porels offerts par l'équipe de massothérapeutes.

Et de quoi peuvent bien jaser quatre filles durant une fin de semaine de filles?

Secret de polichinelle.

À savoir

> Infos sur la région

Tourisme Laurentides : 1 800 561-6673

> Auberge du lac Morency

42, rue de la Chaumine, Saint-Hippolyte : 1 800 616-5546. Sur l'autoroute 15, prendre la sortie 45, en direction de la route 333. www.lacmorency.com

> Carl Blondin le trappeur

265, avenue de la Canadienne, Sainte-Adèle : 450 821-9580.

> Centre d'Hippologie

(Saint-Hippolyte) 450 563-2755

> Spa Le Baltique

160, rue Watchorn, Morin-Heights, 1 877 926-7722