Les responsables du tourisme de Brighton ont récemment lancé un appel aux visiteurs de la célèbre station balnéaire anglaise, les priant de ramener les galets ramassés sur sa plage.

Sur un ton résolument pince-sans-rire, les autorités de la ville côtière ont souligné qu'elles devaient en remplacer des milliers à cause des visiteurs chapardeurs, qui les emportent chez eux en souvenir de sa fameuse plage, bien connue pour ses galets.

En la matière, ce sont les Londoniens qui se montreraient les plus grands délinquants - en effet, Brighton se situe à seulement 50 minutes en train de la capitale britannique, et c'est une destination populaire pour passer la journée en-dehors du tumulte londonien.

Mais alors que l'initiative «Bring a Pebble Back to Brighton» (Ramène ton galet à Brighton) a tout d'une farce à vocation publicitaire, elle véhicule toutefois un message plus sérieux.

Comme la députée de cette zone, Caroline Lucas, s'en est aperçue à son détriment, en 2010, lorsqu'elle a pris un galet pour l'apporter avec elle au Parlement de Londres, retirer des galets de la plage de Brighton est interdit par la loi, car ceux-ci constituent une barrière naturelle qui protège la ville des assauts de la mer.

La station balnéaire britannique fait ainsi partie d'une longue liste de destinations, pour lesquelles les rapines en apparence inoffensives des touristes constituent un vrai problème.

Les visiteurs furent très nombreux à préléver des bouts du mur de Berlin lorsque celui-ci fut abattu en 1989, et aujourd'hui qu'il n'en reste plus que quelques sections debout, les responsables de la capitale allemande ont toujours du mal à éviter que les touristes n'en chipent jusqu'au dernier morceau : de nombreuses parties ont dû être recouvertes de plexiglas pour dissuader les voleurs.

Des lois ont également été passées pour interdire les prélèvements sur la Grande Muraille de Chine, et les autorités de la ville de Fucking, en Autriche, ont fini par installer des panneaux antivol à l'entrée de leur commune, à force de recevoir la visite de trop de touristes britanniques et américains «puérils».