Du premier domicile conjugal de ses parents à l'église de son baptême en passant par le pub que sa famille fréquente, un circuit touristique propose de découvrir la région où Kate Middleton a grandi, une plongée au temps des romans de Jane Austen.

Profitant de l'engouement planétaire pour les noces en avril du prince William et de Kate Middleton, une compagnie de cars du comté du Berkshire (sud de l'Angleterre) a organisé une expédition de quelques heures pour explorer la région natale de la future princesse.

À moins d'une heure de route à l'ouest de Londres, la trentaine de passagers - en quasi totalité des journalistes étrangers - du troisième voyage du genre découvrent une Angleterre de carte postale. Mais ils en seront pour leurs frais (35 livres, environ 55 CAN$) en ce qui concerne les détails croustillants ou inédits.

«Nous traversons une Angleterre médiévale», assure la guide, Charmian Griffiths, la soixantaine, coiffée d'un serre-tête zébré bon marché, pendant que le car roule sur d'étroites routes cahoteuses bordées de forêts et de champs.

À quelques kilomètres du château de Windsor, le paysage semble figé dans le temps, tel que le décrivaient les auteurs romantiques du début du XIXe siècle.

«C'est une communauté encore très agricole parsemée d'élevages de chevaux», commente Mme Griffiths, d'un ton passionné.

«D'ailleurs, c'est bien dommage car il paraît que Kate est allergique aux chevaux», ajoute-t-elle, suscitant un brusque regain d'intérêt de son auditoire qui espère une première incursion dans l'intimité des Middleton.

Déception immédiate: Mme Griffiths a seulement «lu ça quelque part».

Les voisins des héros du moment semblent soucieux de préserver leur vie privée. Rencontrée au hasard d'une rue de Bradfield, village de l'église du baptême de Kate, une enseignante en chemisier blanc impeccable décrit prudemment «des gens normaux» vivant «dans un petit village tranquille».

Un peu plus loin, au détour de pittoresques cottages bordés de jonquilles se dresse fièrement «The Old Boot Inn», le pub du village de Stanford Dingley, où les Middleton ont leurs habitudes.

Les visiteurs reçoivent avant d'y entrer une consigne stricte : «Ne posez pas de questions sur les Middleton» à John Haley, le patron des lieux invité au mariage.

Mais M. Haley, manifestement ravi de sa récente notoriété, est tout à fait disposé à parler à des journalistes venus des quatre coins du monde. Il trouve l'attention des médias et des touristes, même éphémère, «bonne pour les affaires».

«Comment s'attendre à ce genre de chose?» demande-t-il en montrant à la ronde son carton d'invitation - un épais bristol à la tranche dorée arborant les armes royales.

Certes, Kate est venue au pub «il y a deux ou trois week-ends». Mais M. Haley avoue ne pas être un proche de la famille, ce qui ne l'a pas empêché d'être invité à la noce, comme le boucher, le postier et le couple d'épiciers. Un geste digne d'une bourgeoisie de province traditionnelle, salué comme tel par les médias britanniques.

La balade hors du temps se poursuit dans un cadre aussi charmant que rassurant, loin de la réalité économique morose du pays.

Arrive le point culminant de l'excursion: la résidence des Middleton dans le hameau de Bucklebury. L'occasion d'un rapide coup d'oeil jeté du bord de la route à travers à travers des arbres heureusement dégarnis de feuilles.

Faute de mieux, la guide fait circuler une photographie de la maison, une vaste demeure bourgeoise en briques. Et révèle du même coup la source de ses connaissances: un classeur rempli de coupures de journaux.