Le trafic aérien était fortement perturbé jeudi au Portugal, en raison d'une grève de 24 heures observée par le personnel navigant de la compagnie aérienne nationale TAP.

Près de la moitié des 320 vols quotidiens devaient être annulés, seuls ceux de la filiale régionale Portugalia étant assurés, ainsi que le service minimum vers Madère, les Açores et Sao Paulo, a déclaré une porte-parole de la TAP à l'AFP.

La grève vise à dénoncer des «violations de l'accord d'entreprise» qui engendrent «une détérioration continue et systématique des conditions de travail», selon le Syndicat national du personnel de l'aviation civile (SNPVAC), à l'origine du mouvement.

L'adhésion à la grève en fin de matinée «dépassait les 90%», selon Nuno Fonseca, dirigeant du syndicat, qui reconnaissait que «des vols ne faisant pas partie du service minimum» avaient pu décoller.

Les grévistes revendiquent notamment «le respect du temps de repos entre les vols et le droit de se reposer au moins un week-end sur sept», a-t-il ajouté.

À l'aéroport de Lisbonne, quelques passagers attendaient calmement leur tour devant le comptoir de la TAP.

«Mon vol pour Bruxelles a été annulé», déplore Georges Diaz, un Belge de 52 ans. «Comme je dois absolument travailler demain, on m'a proposé un vol via Oviedo (nord de l'Espagne), puis Madrid» sur la compagnie espagnole Iberia, raconte-t-il.

D'autres passagers ont eu plus de chance: «notre vol de Rio de Janeiro de 22 heures est maintenu», se réjouit Claudes Maria Batista, une Brésilienne de 60 ans.

Sur les 25 000 passagers qui devaient voyager jeudi sur la TAP, près de 15 000 ont annulé leurs réservations ou ont accepté de reporter leur voyage, a précisé la porte-parole de la compagnie.

Pesant à hauteur de 5 millions d'euros par jour sur les comptes de la compagnie, selon des estimations, la grève «est une très mauvaise chose», a déploré jeudi matin Fernando Pinto, le PDG de la compagnie, ajoutant que «tout le monde y perd, y compris les salariés de la TAP».

Un nouveau mouvement de 24 heures est prévu samedi et le personnel navigant de TAP a annoncé son intention de débrayer deux jours supplémentaires, le 30 novembre et le 2 décembre.

Première compagnie européenne pour les liaisons avec le Brésil, la TAP a dégagé en 2013 un bénéfice net de 34 millions d'euros, en hausse de 42%, grâce notamment à un nombre record de passagers.

Revers de la médaille, la croissance rapide de la compagnie a généré une pénurie d'appareils, à l'origine d'une série d'incidents techniques et de retards ainsi qu'une grève des pilotes en août dernier.

Le gouvernement a annoncé vouloir relancer la privatisation de la TAP avant la fin de l'année, après l'échec d'une première tentative en décembre 2012, alors que la compagnie figure sur la liste des actifs que les autorités comptent vendre pour assainir les finances publiques du Portugal.