Un coffee shop de Maastricht a vendu mardi du cannabis à des touristes malgré l'entrée en vigueur de la «carte cannabis», visant à réserver l'accès de ces établissements aux seuls résidents des Pays-Bas, a constaté une journaliste de l'AFP.

«Venez, vous pouvez rentrer sans "carte cannabis", nous sommes ouverts à tout le monde», a déclaré vers 11H15 (09H15 GMT) Marc Josemans, propriétaire de l'«Easy Going», un des 14 coffee shop de Maastricht, à une vingtaine de personnes rassemblées devant son établissement.

Parmi celles-ci, des Belges et des Allemands, notamment, ont pu acheter du cannabis.

Les autres coffee shops de la ville étaient fermés mardi pour «protester» contre la nouvelle législation, a assuré M. Josemans, qui est également le président de l'Association des coffee shops de Maastricht, où se rendent chaque année 1,4 million de «touristes de la drogue», des Belges, Allemands et Français, principalement.

La «carte cannabis» doit être appliquée à partir de mardi dans les provinces du sud des Pays-Bas (Zélande, Brabant-Nord et Limbourg), frontalières avec la Belgique et l'Allemagne, et en 2013 dans le reste du pays.

Les 670 coffee shops néerlandais doivent devenir des «clubs fermés» comptant au maximum 2000 membres, domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans.

Cette nouvelle législation est destinée à lutter contre les nuisances - embouteillages, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue dans les rues - provoquées par l'afflux de millions d'étrangers venant s'approvisionner en cannabis aux Pays-Bas.

Les propriétaires de 19 coffee shops des Pays-Bas avaient saisi le 18 avril la justice néerlandaise pour que la «carte cannabis» ne soit pas introduite, mais leur requête en référé avait été rejetée vendredi par le tribunal de La Haye.

La possession, la consommation et la vente au détail de moins de cinq grammes de cannabis, dans les coffee shops, sont tolérées aux Pays-Bas depuis 1976. La culture et la vente en gros, contrôlées par des groupes criminels, sont, elles, interdites.