Il n'y a pas si longtemps, lorsqu'on rêvait de bon café, on pensait à l'Italie et à son cappuccino. À la France et à son café crème. Ou à Vienne et à ses cafés aux hauts plafonds toujours endimanchés, avec fauteuils de velours rouge frappé, miroirs, journaux étalés et intellectuels en grandes conversations.

Aujourd'hui, les amateurs de java bien serré empruntent de toutes autres directions lorsque vient le temps de voyager.

Ils s'embarquent pour Portland (en Oregon), Seattle, Vancouver, Brooklyn, San Francisco, où les microtorréfacteurs et autres fous de grains d'origine et de techniques innovantes cherchent à réinventer la chaude boisson énergisante... Ou, mieux encore, ils partent pour Oslo.

Nichée dans le nord de l'Europe avec ses fjords, ses lumières extrêmes et sa richesse discrète, la Norvège, à l'instar des autres pays scandinaves, adore le cocooning et, par le fait même, la boisson idéale pour cette pause réconfortante.

Cette passion a amené quelques amateurs d'Oslo à lancer dans cette ville un solide mouvement de cafés de «troisième génération», où l'on consomme des grains provenant de plantations triées sur le volet, torréfiés de façon artisanale, puis infusés comme du nectar.

Dîner à Copenhague, café à Oslo

Si on va Copenhague pour manger et être renversé, a écrit récemment le New York Times, c'est à Oslo qu'on s'arrête ensuite pour prendre un café.

«Tout ça a commencé avec un petit groupe de gens en 1996», raconte Tim Wendelboe, torréfacteur et personnage culte de cet univers caféiné norvégien.

À Oslo, le torréfacteur Solberg&Hansen approvisionnait les cafés et formait les «baristas» pour qu'ils sachent comment bien faire le café. Ce sont des gens de cette entreprise qui ont lancé, en 1998, le championnat mondial des baristas (le World Barista Championship) et qui, dès le début des années 2000, ont commencé à se préoccuper de l'origine des cafés et à lancer une réflexion sur l'approvisionnement et la torréfaction.

«Beaucoup de gens ont été influencés par cette philosophie et ont été formés par les gens de Solberg&Hanses, en commençant par moi, parce que je gérais les cafés Stockfleth's que possèdent les gens de Solberg&Hansen», explique M. Wendelboe.

De cette grande école sont issus de nombreux connaisseurs, qui ont aujourd'hui ouvert leur propre café ou carrément lancé leur maison de torréfaction.

Kaffebrenneriet est l'une des chaînes les plus en évidence. Très présente dans la capitale, on y sert du bon café - le filtre est la façon traditionnelle de le préparer - fait avec des grains torréfiés par Solberg&Hansen.

Un café plus recherché

Si on veut un café un peu plus recherché, il faut essayer de trouver les affiches de Stockfleths.

Cette petite chaîne compte actuellement huit succursales dans la capitale norvégienne, dont plusieurs en plein centre-ville.

La ville est également parsemée de toutes sortes d'autres petits cafés indépendants qui soignent leur java.

À ne pas manquer: ceux qui servent les grains des torréfacteurs Kaffa, Solberg&Hansen, Supreme Roast Works et Tim Wendelboe. Ou ceux, comme Fuglen, qui combinent bon café et design vintage scandinave. Un délice!