Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la pizza: le «Napoli Pizza Village» accueille jusqu'à dimanche Napolitains et touristes pour déguster le plat emblématique de la ville, concocté par pizzaïolos et grands chefs, mais aussi pour des «cours de pizza».

C'est ici, au pied du Vésuve, que la pizza serait née à la fin du XIXe siècle. Tout du moins, la plus célèbre: la Margherita, composée de tomates, mozzarelle et basilic, aux couleurs rouge, blanc et vert du drapeau italien...

«C'est un pizzaïolo napolitain, un certain Raffaelle, qui a créé la célèbre pizza Margherita en l'honneur de la reine Marguerite» de Savoie (reine d'Italie de 1878 à 1900), explique à l'AFP-TV le pizzaïolo Lello Magnetti.

Mais «la pizza a des origines beaucoup plus anciennes. Disons qu'on lui trouve même des ascendances chinoises!», précise-t-il.

En tout, ce sont 50 pizzerias du monde entier, 170 pizzaïolos et une douzaine de grands chefs italiens qui se sont donné rendez-vous depuis mardi sur le vaste Lungomare de Naples.

Organisatrice de cette 4e édition de la «plus grande pizzeria à l'air libre du monde», l'association «Pizzaiuoli Napolitani» espère nourrir un demi-million de personnes jusqu'à dimanche.

«D'un événement sensé défendre un produit, nous sommes parvenus à promouvoir une cité entière et son territoire», se réjouit le président de l'association, Sergio Miccù.

Joo Young, un Coréen travaillant à Séoul, est venu participer dans ce cadre au prix du meilleur pizzaïolo du monde.

«La vraie pizza napolitaine n'est pas encore très connue en Corée, mais, petit à petit, les gens commencent à en entendre parler», explique le jeune pizzaïolo en présentant son oeuvre: une pizza en forme du chapeau de Totò, l'humoriste le plus célèbre du XXe siècle en Italie.

«Une petite cuillère de sucre»

Finalement devancé par un Napolitain de 28 ans, qui ramènera le trophée mondial «a casa» après des années de domination étrangère (japonaise et chinoise notamment), Joo Young confie être surtout venu à Naples pour «apprendre encore plus».

Et pourquoi pas atteindre un jour le savoir-faire de Gennaro Cervone? À 70 ans, ce Napolitain pur jus, qui a débuté dans le métier à l'âge de 7 ans, ouvre le bal des «leçons de pizzas».

L'une de ses «étudiantes», Loredana, explique à l'AFP-TV vouloir «apprendre les secrets des pizzaïolos». Ce à quoi le maestro réplique: «il n'y a aucun secret! De l'eau, de la farine, de la levure et du sel... C'est ça le secret!»

Sans oublier, souffle-t-il discrètement, «d'ajouter une petite cuillère de sucre dans la pâte, ça aide à donner de la couleur durant la cuisson».

Résolu à protéger le savoir-faire et la tradition des pizzaïolos napolitains, un ancien ministre italien de l'Agriculture a lancé une pétition (sur www.change.org), demandant à l'UNESCO d'inscrire la pizza napolitaine au rang des «biens immatériels de l'humanité», au même titre que la diète méditerranéenne, le fest-noz breton ou l'art de la fauconnerie.

«Il s'agit d'une tradition née à Naples, transmise de génération en génération, qui s'est diffusée ensuite dans toute l'Italie, et qui est actuellement un symbole réel et unique de l'Italie dans le monde», affirme le texte de la pétition.

Envoyé en mars 2011 au siège de l'UNESCO à Paris, le dossier est «depuis bloqué».

«Pour l'Italie, c'est un symbole, au même titre que le Colisée ou Pompei! Pourquoi pas la pizza et le pizzaïolo qui représentent un des arts les plus anciens au monde ?», souligne Sergio Miccù.

Pour lui, cette inscription tomberait à pic alors que l'Italie se prépare à accueillir en 2015 à Milan l'Exposition universelle sur le thème «Nourrir la planète, énergie pour la vie».