Tous les paiements électroniques par cartes bancaires ont été suspendus sur le territoire du Vatican à partir du 1er janvier en absence d'une autorisation officielle de la Banque d'Italie, indique jeudi la presse italienne

Ainsi les célèbres musées du Vatican, visités en 2011 par 5 millions de touristes qui y ont laissé 91,3 millions d'euros, exigent désormais eux aussi des espèces, écrit le quotidien La Repubblica.

La Banque d'Italie a ordonné à la Deutsche Bank Italia, gestionnaire sur le territoire du Vatican du réseau des appareils permettant les paiements électroniques, de désactiver tous les terminaux car elle ne disposait pas des autorisations nécessaires pour effectuer ce type d'opérations.

Selon des sources de la Banque d'Italie citées par la presse, le Vatican n'ayant pas encore atteint les normes internationales de lutte contre le recyclage d'argent, les terminaux sur son territoire ne peuvent pas être gérés par une banque de droit italien, comme c'est le cas de la Deutsche Bank Italia.

Les musées du Vatican et donc la fameuse chapelle Sixtine, mais aussi la pharmacie vaticane, le bureau de philatélie et les quelques magasins qui y existent n'acceptent désormais plus que les espèces et les chèques, ainsi que le seule carte de crédit de la banque vaticane, le IOR.

Le porte-parole du Vatican, père Federico Lombardi, a assuré que «des contacts sont en cours» avec d'autres prestataires de service et que «l'interruption de l'utilisation des cartes bancaires devrait être de courte durée», selon le Corriere della Sera.

Le Vatican s'est engagé sous Benoît XVI dans un processus pour rendre plus transparentes ses finances, notamment sa banque, l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR), qui ont été dans le passé l'objet de très graves infiltrations criminelles.

Le Saint-Siège avait ainsi décidé l'été dernier de recruter un expert de renommée internationale, le Suisse René Brülhart, en matière de lutte anti-blanchiment d'argent sale.

M. Brülhart a été le directeur de la «Financial Intelligence Unit» (FIU) du Liechtenstein pendant huit ans.

Début juillet, un rapport de Moneyval, le groupe d'experts du Conseil de l'Europe compétent sur les questions de recyclage d'argent, avait estimé que les autorités vaticanes avaient accompli «un très long parcours en un laps de temps très court», mais que du travail restait à faire.