L'Islande a tout pour séduire les Québécois, qui profitent d'un lien direct entre Montréal et Reykjavik avec le transporteur au rabais Wow. La destination se prête même à une escapade de quelques jours. Mais il faut savoir un peu à quoi s'attendre une fois rendu sur place...

Avec 1,7 million de visiteurs en 2016, l'Islande connaît un boom touristique sans précédent, et l'affluence de touristes venant de partout dans le monde s'étale maintenant sur toute l'année.

Le chocolatier Stefan Bardi tient une petite boutique dans la rue Laugavegur, qui traverse le centre de la capitale. Ses chocolats sont faits à la main avec des produits locaux. «Il y a 10 ans, il n'y avait pas de touristes en hiver. Aujourd'hui, c'est bien différent», estime-t-il. 

Voir du pays

Difficile de visiter les environs de Reykjavik sans louer une voiture. Les tarifs pour la location d'une petite voiture sont très abordables. En revanche, il faut aussi savoir que plusieurs routes régionales d'Islande sont en gravier et pas toujours bien entretenues. Partir à l'aventure avec une petite Fiat 500 n'est pas une bonne idée: plusieurs attractions seront difficilement accessibles, voire totalement inaccessibles, surtout en hiver. Le 4x4 permet plus de liberté, mais rend les déplacements beaucoup plus chers, puisque le prix de l'essence oscille à près de 2,50 $ le litre.

La capitale, qui est aussi la plus grande ville du pays, ne compte que 120 000 habitants. En voiture, on en sort très rapidement pour se retrouver au beau milieu de paysages à couper le souffle. Montagnes, plateaux rocheux, champs de lave et bord de mer qui garantissent des photos époustouflantes. Encore faut-il voyager à la clarté. Et en hiver, il faut savoir que le pays ne bénéficie que de quelques heures d'ensoleillement par jour.

La promesse d'une aurore

Demander à un Islandais s'il s'émerveille devant une aurore boréale, c'est comme demander à un Québécois s'il se surprend d'une tempête de neige en décembre. Fanney Þórisdóttir travaille à la source thermale Blue Lagoon, l'une des attractions les plus courues en Islande, située à 40 minutes de Reykjavik. Elle ne s'en cache pas, les aurores, elle ne les voit presque plus. 

«On a grandi ici, ça fait partie de notre réalité. Mais pour les touristes qui viennent en hiver, c'est un spectacle très impressionnant. On peut en voir partout, mais elles sont plus rapides et brillantes en dehors de la ville. Parfois, lorsque les conditions sont optimales, on peut même en voir dans le port de Reykjavik.»

Bien entendu, tout site web ou brochure qui invite les étrangers à un séjour en Islande vante les beautés d'un ciel décoré par de longues traînées lumineuses qui dansent dans la nuit. N'empêche, le ciel islandais peut être au calme plat pendant plusieurs jours, voire des semaines, sans qu'aucune aurore ne se donne en spectacle. Conseil: surtout ne pas se créer trop d'attentes et consulter les sites web de prévisions d'aurores boréales avant de partir.

PHOTO AUDREY H. ARSENAULT, COLLABORATION SPÉCIALE

Fanney Þórisdóttir travaille à la source thermale Blue Lagoon.

La facture est salée

Quelques jours en Islande peuvent coûter très cher, et ce, même si on économise des sommes substantielles avec un billet d'avion au rabais. Et c'est au restaurant que ça surprend le plus. Un petit cornet de frites avec deux boissons, 34 $. Un trio avec hamburger au service à l'auto d'Aktu Taktu, le McDonald's islandais, 25 $. Un minuscule café filtre au petit port de mer de Grindavik, 4,50 $. Et ainsi de suite.

Pour économiser, la meilleure option est d'acheter l'alcool à la boutique hors taxe en entrant au pays et de multiplier les arrêts au Bonus, l'épicerie bon marché locale où les prix sont comparables à ce que l'on connaît au Québec, sauf pour les fruits et légumes, où l'on passe du simple au double. Pour le prix d'une pinte de bière dans un bar, soit environ 15 $, on rapporte suffisamment de vivres à la maison pour tenir toute la journée.

Une escapade en Islande?

On peut en faire beaucoup avec un aller-retour sans escale pour moins de 300 $ et trois ou quatre jours de vacances. Longer des eaux glaciales et cristallines, traverser d'impressionnantes montagnes enneigées, échanger un regard avec un magnifique cheval islandais en bordure d'un chemin de campagne, déambuler dans la sympathique et animée rue Laugavegur, visiter l'église Hallgrímskirkja, goûter la Brennivín, l'alcool de pomme de terre du pays, et se gâter d'une peau de renne ou d'un magnifique chandail en laine islandaise tricoté à la main. Peut-être même, si le ciel est suffisamment généreux, rapporter une ou deux photos d'aurores boréales. Ou pas. Chose certaine, les déceptions seront moins grandes si on part bien préparé.

PHOTO AUDREY H. ARSENAULT, COLLABORATION SPÉCIALE

Un café de Grindavik