Le volcan du Bardarbunga en Islande poursuit son activité de manière intense, a indiqué jeudi l'institut météorologique national, précisant qu'à l'heure actuelle la vigilance était maintenue en vue d'une éventuelle éruption.

Depuis minuit, plus de 900 secousses ont été recensées, aucun ralentissement de l'activité sismique n'est à signaler et une éruption n'est pas à exclure, a souligné l'institut.

Interrogé par le site internet d'information Ruv.is quant à la façon d'interpréter l'activité du volcan, le géophysicien Gunnar B. Gudmundsson est resté prudent: «C'est impossible à dire, on ne peut jamais savoir comment un volcan va se comporter».

Bien qu'aucun élément ne permette de dire qu'une éruption est imminente, les efforts de surveillance sont donc maintenus.

D'après les dernières mesures effectuées, un fossé de 25 kilomètres de long s'est creusé sous la croûte terrestre du glacier du Dyngjujökull, à cinq à dix kilomètres de profondeur.

Dans la seule journée de jeudi, trois secousses d'une magnitude supérieure à trois ont été détectées, à une profondeur allant de deux à cinq kilomètres.

Si les experts les voient comme des ajustements du cratère liés aux changements de pression du magma, ils ne sont pas pour autant synonymes d'une éruption imminente.

Par le passé, il est déjà arrivé à plusieurs reprises que de tels phénomènes volcaniques se produisent pendant plusieurs jours ou semaines dans l'île, sans que cela aboutisse à une éruption au final.

Depuis le 16 août, l'aviation maintient son niveau d'alerte à orange, ce qui signifie «agitation élevée ou en hausse avec potentiel accru d'éruption». Au-delà, il ne reste que le niveau «rouge», enclenché quand commence une éruption.

Par précaution, près de 300 personnes ont dû quitter la zone depuis samedi: la région concernée ne compte aucun habitant permanent, mais elle accueille des touristes et des chasseurs et les routes qui y mènent ont été fermées.

En 2010, l'éruption du volcan Eyjafjallajökull avait provoqué la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix, avec plus de 100 000 vols annulés sur un mois et plus de huit millions de passagers bloqués.