Le nombre de touristes étrangers a chuté d'environ 7 % en 2016 en France, mais l'Hexagone n'entend pas baisser les bras pour autant et espère même accueillir 100 millions de visiteurs en 2020. Un objectif ambitieux, car le record établi en 2015 est de 85 millions.

Pour renverser la vapeur, l'État mise notamment sur la culture. « On met en avant la culture comme une destination en elle-même. À l'étranger, la France est souvent vue à travers le prisme de sa culture et de son histoire avant tout », explique la ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay, que nous avons rencontrée à Paris.

Les attentats de Paris et de Nice, qui ont fait fuir un certain nombre de touristes, visaient la culture française, croit la ministre. « La culture symbolise quelque chose de très fort dans notre projet de vie en société. C'est pour ça qu'elle a été attaquée », dit-elle.

Or, c'est bien mal connaître les Français que de croire que des actes meurtriers les pousseraient à renoncer à mettre de l'avant leur identité culturelle.

« Depuis les attentats, il est important de ne renoncer en rien à la vie culturelle, parce qu'elle fait partie de ce qui nous constitue et de ce qui nous définit. Les visiteurs étrangers sont donc plus que bienvenus et nécessaires pour faire vivre cette vie culturelle. »

Mettre de l'avant les musées, l'art dans ses multiples disciplines, la joie de vivre et même la diversité culturelle française, voilà une stratégie qui plaira sans doute aux touristes, qui vivront des expériences culturelles plus riches. Mais l'approche contribuera aussi à apaiser la société française, qui a été ébranlée par les attaques, estime Mme Azoulay. « Nous croyons qu'une politique culturelle peut contribuer à résorber certaines fractures et à retisser des liens que seule la culture peut nouer. C'est une responsabilité plus forte dans les moments où le monde se durcit, mais la culture est aussi une puissance. »

« En France et ailleurs, les attentats terroristes ont conduit à une certaine rigidité dans la circulation touristique, et parfois à un repli dans les discours politiques, constate la ministre. Nous croyons que les événements culturels s'inscrivent à rebours dans cette tentation-là, car l'art ne se comprend que partagé, ouvert et métissé. »

Photo Bertrand Guay Archives Agence France Presse

La France mise sur la culture pour relancer son industrie touristique, malmenée par les attentats de Paris et de Nice.

Photo Stéphane De Sakutin, Archives Agence France-Presse

La ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay

Ils ont dit

« La France demeure la destination touristique préférée du monde. Et c'est une priorité nationale pour nous ! »

- Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé de la promotion du tourisme

« Nous sommes debout. Nous regardons le monde tel qu'il est avec optimisme. Comme le disait Sacha Guitry, être parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaître. »

- Anne Hidalgo, maire de Paris