Malgré un contexte de crise qui devrait la dynamiser, l'hôtellerie économique en France a du mal à remplir ses établissements et doit faire face à la concurrence de plus en plus forte des modes d'hébergement alternatifs, selon une étude du cabinet Xerfi.

Le taux d'occupation des hôtels 1 étoile (25 à 40 euros la chambre) et d'une partie des 2 étoiles (60 à 65 euros) a ainsi perdu 10 points entre 2001 et 2013, à 65%, et leur rentabilité a également baissé de près de 10 points entre 2008 et 2013, à 32,5%, souligne l'étude publiée mardi.

«Ce coup d'arrêt de l'hôtellerie économique est d'abord lié à l'évolution des attentes des consommateurs qui privilégient de plus en plus les établissements dotés d'offres différentes, et les modes d'hébergement alternatifs comme la location entre particuliers», analyse l'auteur de l'étude Cathy Alegria.

L'essor des plateformes de réservation en ligne telles que Booking ou Expedia pénalise également les enseignes. Les promotions ponctuelles sur les hôtels de catégorie supérieure rendent en effet le positionnement des acteurs de l'économique moins attractif.

Enfin, de nouveaux entrants, et en particulier les «hostels», à mi-chemin entre l'auberge de jeunesse et l'hôtellerie économique, empiètent sur leur marché. «Ces hébergements sont en phase avec les nouvelles attentes des consommateurs : hébergement confortable à prix modéré, équipements modernes et connectés, espaces de réunions et de restauration chaleureux et conviviaux», relève Cathy Alegria.

La concurrence est d'autant plus rude que ces nouveaux opérateurs recourent aux mêmes méthodes de gestion que les hôteliers et misent sur une communication forte, notamment à travers les réseaux sociaux.

Dans ce contexte, les acteurs de l'hôtellerie économique sont incités à réagir pour reconquérir des parts de marché. Certains proposent déjà des offres différentes, et investissent dans la rénovation et la modernisation des parcs.

De nouveaux concepts apparaissent également, comme les hôtels Eklo, qui proposent un service et des tarifs à la carte (chambre à très bas prix, mais toute consommation comme la télévision est tarifée).

«Ces initiatives françaises restent toutefois mesurées face aux innovations et aux ambitions de certains acteurs de l'hôtellerie économique en Europe», conclut néanmoins Cathy Alegria.