Le célèbre Mont-Saint-Michel, l'un des monuments les plus visités de France, est, depuis vendredi matin, accessible uniquement par un nouveau pont-passerelle destiné à en refaire une île, et non plus par la route qui y menait depuis 1879.

Les autocars, qui conduisent les touristes à la prestigieuse abbaye bénédictine fondée en 966, empruntent désormais la passerelle construite pour remplacer la digue-route qui va être détruite d'ici à l'été 2015.

Les calèches habituellement également proposées aux touristes pour aller à l'îlot rocheux classé au patrimoine mondial par l'UNESCO ne fonctionnaient pas vendredi à cause du vent, mais elles emprunteront aussi le pont, selon les collectivités locales.

«Il s'agit d'une étape importante» du retour à l'insularité du Mont, a déclaré à l'AFP Laurent Beauvais, le président de Basse-Normandie (ouest) et à ce titre président du syndicat mixte qui gère le projet lancé en 2006 pour 184 millions d'euros d'investissements publics directs.

La mise en service de la passerelle de 760 mètres de long et 11 de large, conçue par l'architecte autrichien Dietmar Feichtinger, était au départ prévue pour octobre. Les cyclistes y sont admis sauf au moment des pics de fréquentation touristiques. Les piétons y sont autorisés depuis le 22 juillet.

Avant même la fin des travaux, le spectacle s'annonce déjà exceptionnel, le 20 février puis le 21 mars, lorsque la marée, avec un coefficient de 118-119, atteindra une hauteur jamais vue depuis 1999 et qui ne se représentera pas avant 2073, selon le syndicat mixte.

Avant la construction de la digue-route en 1879, des carrioles roulaient sur le sable et s'embourbaient parfois, selon François Saint-James, guide-conférencier au Mont. Entre 1900 et la Seconde Guerre mondiale, un train circulait même sur la digue avec un certain succès en terme de fréquentation, selon lui.

Avec entre 2,5 et 3,5 millions de visiteurs par an, le site est l'un des monuments les plus visités de France.