Grâce à un investissement de 400 millions d'euros, l'aéroport d'Orly, vétuste et au bord de la saturation, va bénéficier d'une profonde cure de jouvence d'ici 2018 avec, à la clé, la jonction de ses deux terminaux.

«Redonner un look moderne et aux meilleurs standards pour l'aéroport d'Orly», telle est l'ambition d'Aéroports de Paris (ADP) gestionnaire d'Orly et Roissy, a déclaré son PDG Pierre Graff.

Actuellement, Orly est doté de deux aérogares: Orly-Sud dédié aux compagnies qui proposent des destinations internationales et Orly-Ouest jusqu'alors essentiellement dédié aux vols vers la province de la compagnie Air France.

D'ici 2018, l'aéroport d'Orly sera réuni en un seul et même terminal, a expliqué Pierre Graff, lors d'une conférence de presse de présentation du projet, la dernière avant son départ contraint dans trois semaines en raison de la limite d'âge.

Il sera plus «moderne et plus adapté aux contraintes actuelles», selon M. Graff. «Orly-Sud, c'est le général de Gaulle qui l'a inauguré il y a 51 ans», en 1961, a-t-il rappelé. Orly Ouest avait été inauguré dix ans plus tard.

Ces dernières années, ADP a été sévèrement critiqué par les compagnies postées à Orly-Sud en raison de sa saturation, en particulier, en période estivale.

La direction avait procédé à quelques réaménagements. Insuffisants.

Aéroports de Paris prévoit d'injecter entre 400 et 450 millions dans cette rénovation d'Orly, somme comprise dans le contrat de régulation avec l'Etat, qui fixe les investissements de l'entreprise détenue à plus de 52% par l'Etat.

Cela signifie qu'ADP ne prévoit pas de dépenser plus que ce qui était prévu sur la période allant de 2011 à 2015.

Grandes baies vitrées

ADP a reconnu que cette rénovation s'imposait en raison de l'augmentation constante du nombre de passagers accueillis chaque année combinée à la vétusté des installations.

Si le nombre de rotations aériennes sur l'aéroport est limité par le couvre-feu, les avions sont désormais mieux remplis (+10% au cours des dix dernières années).

Au fil des ans, le trafic d'Orly s'est progressivement tourné vers des vols européens, opérés avec des capacités plus importantes. Les vols domestiques ont, eux, reculé.

L'Europe représentait ainsi 28% du trafic total en 2011 contre 14% en 2002, la métropole 42% contre 59%.

Anticipant les craintes des riverains, ADP a d'ores et déjà affirmé qu'il n'envisageait pas d'augmenter le nombre de rotations au-dessus d'Orly.

«Il s'agit de rénovation d'aérogares, il n'est pas question de demander quoi que ce soit en matière réglementaire», a expliqué M. Graff dont le successeur n'est pas encore connu. «Pas plus d'avions, aucun changement dans ce domaine», a-t-il assuré.

Les travaux débuteront dès l'année prochaine avec la construction d'une nouvelle salle d'embarquement internationale à l'est du terminal sud, qui sera opérationnelle en 2015.

La salle de livraison des bagages internationale d'Orly-Sud sera en outre étendue.

Parallèlement, débutera le réaménagement des abords des terminaux et des parkings.

Le clou central de la rénovation sera la construction, à partir de 2015, d'un bâtiment de jonction des deux aérogares.

Selon les photos dévoilées par ADP, ce «hall 4» sera fait de grandes baies vitrées et doté d'une toiture blanche. Il permettra aux passagers de se rendre à pieds d'Orly-Ouest à Orly-Sud.

Un pôle multimodal sera enfin construit, qui devrait à terme relier l'aéroport avec le métro voire le TGV.

Orly, deuxième aéroport de la capitale derrière Roissy, bénéficiera à terme d'une surface supplémentaire de 100 000 mètres carrés contre 290 000 existants aujourd'hui.