Le musée du Louvre à Paris s'intéresse aux revenants et à leur représentation en images: jusqu'au 14 mars, peintures, gravures, plaques de lanternes et photographies spirites sont présentées dans le département des Arts graphiques du musée.

Cette petite exposition se concentre sur le côté «inquiétant, perturbant» de la mort et de ses fantômes, souligne Marcella Lista, commissaire de l'exposition.

«Le but est d'attirer l'attention sur l'organique, le degré de décomposition des corps. Et dans un second temps, sur le contre-modèle héroïsé, érotisé même: le spectre», a-t-elle ajouté.

L'exposition, organisée de façon chronologique, débute au XVème siècle avec une danse macabre datant de 1493. La figure du spectre apparaît dans des costumes de théâtre de Daniel Rabel au XVIIème siècle. Et se retrouve au XIXème siècle dans des oeuvres d'Ingres («Le songe d'Ossian») ou de Victor Hugo («La danse des spectres»).

Des plaques mécanisées pour des spectacles de fantasmagorie représentant des personnages tels Marie-Antoinette, des figures grotesques de diables ou de magiciens emmènent le visiteur au XIXème siècle.

Enfin, il y a les photographies spirites (vers 1900) du médium américain Agnès Healy. «Il existe une grande variété d'effets de trucages, comme la surexposition, la surimpression, le montage...», ajoute Mme Lista.

Un cycle de films, conférences et spectacles sur le thème des revenants se déroulera du 21 février au 28 mars à l'auditorium du Louvre.

Un spectacle de fantasmagorie est prévu le 6 mars. Les rituels de passage entre les deux mondes seront évoqués avec une carte blanche au maître du cinéma fantastique japonais Kiyoshi Kurosawa.