Les effigies géantes de Tintin et Milou ont repris du service mardi, après une sérieuse cure de jouvence, au sommet de l'immeuble du Lombard, l'éditeur historique du «Journal de Tintin», près de la gare du Midi à Bruxelles, a constaté un photographe de l'AFP.

Haute de 6 mètres, large de 4 et lourde de 600 kg, l'enseigne représentant les visages du célèbre «petit reporter à la houppe» et de son fidèle compagnon avait été enlevée le 6 août du toit de ce que les Bruxellois continuent à appeler le «Building Tintin».Symbole du «journal des jeunes de 7 à 77 ans» créé en 1946, dont elle figurait le logo, l'enseigne avait été installée le 2 juillet 1958 sur le toit du nouvel immeuble construits par les Editions du Lombard, à plus de 25 mètres de haut, dans le quartier de la gare du Midi.

Fabriquée sur le modèle de celle qui surplombait les usines Mercedes Benz à Stuttgart, montée sur roulement à billes, elle pivotait sur elle-même 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Le soir, les deux visages cerclés de néons s'illuminaient jusqu'au petit matin.

Avec l'odeur de chocolat émanant des usines Côte d'Or, longtemps situées dans le quartier du Midi avant d'être déplacées en banlieue, la vision du souriant héros créé par Hergé a, durant des décennies, symbolisé l'arrivée à Bruxelles pour des millions de voyageurs.

Au fil des ans, le mécanisme s'était toutefois grippé et Tintin et Milou furent contraints de s'arrêter de tourner et d'illuminer le ciel bruxellois.

Classé monument historique en 2004, l'enseigne emblématique du 9e Art a subit une délicate opération de restauration qui a duré huit semaines.

Remise en état, la double effigie a repris sa place initiale et recommencé à tourner sur le toit de l'immeuble de sept étages couleur sable, en présence des autorités régionales bruxelloises et des auteurs du Lombard, maison passée en 1986 dans le giron du groupe français Média-Participations. Le «Journal de Tintin» a quant à lui cessé de paraître définitivement en 1993.