Bruxelles, capitale de la Belgique et de l'Europe, pédale de plus en plus. Pistes cyclables, voies prioritaires, maillages: le ministère de la Mobilité a fait du vélo une priorité et entend voir passer de 3 % à 10 % les déplacements à bicyclette d'ici 2010.

Pour le visiteur, entre-temps, le vélo s'avère un moyen efficace et peu coûteux de découvrir la capitale la plus verte de l'Europe mais non moins riche en attraits historiques, artistiques ou architecturaux.

Si vous optez pour le vélo, le plaisir commence à la Maison des cyclistes de la rue de Londres, où l'on peut louer une monture, se joindre à une visite guidée ou se procurer la Carte vélo Bruxelles, indispensable dans sa nouvelle version avec relief. Notre guide, Cécile Dubois, nous explique que la Maison de Bruxelles s'était inspirée de celle de Montréal (rue Rachel), du temps où Robert Boivin dirigeait Vélo Québec, dans les années 90.

La mission: initier, organiser, encadrer, libérer voir... «Pour les femmes de certaines communautés arabes, limitées dans leurs déplacements, la bicyclette peut représenter un pas vers l'émancipation», dira Cécile, une militante de Pro-Vélo qui venait ce jour-là de terminer la semaine Dring-dring, consacrée au cyclisme urbain.

Nos hybrides - 13 par jour, 21 avec guide - ont l'air rassurant, même pour ceux et celles qui n'ont jamais roulé en ville. La selle bien ajustée (sans outil) et l'imper «clipsé» sur le porte-bagage, nous voilà prêts à partir. Pas de casque? Non, il semble que les automobilistes de Bruxelles ont tendance à serrer de plus près les cyclistes casqués. Ah! bon...

Dans l'étroite rue à sens unique, nous roulons au centre de la chaussée, devant les autos qui n'ont d'autre choix que de patienter; vitesse maximale sur ces voies partagées: 30 k/h. Nous entrons dans le magnifique Jardin d'Egmont, sous des feuillus qu'on dirait millénaires... Les vélos, nous dit Cécile, sont permis ou tolérés dans la plupart des parcs de Bruxelles. S'agit de rouler avec sa tête, comme le conseille ici la nouvelle campagne de sécurité.

Sur cette autre avenue, une bande d'un mètre est clairement identifiée «vélo», à droite, à un mètre encore des voitures stationnées; au feu, avant le rond-point, nous nous regroupons dans le «sas vélo», un espace réservé en avant des voitures que l'on précédera dans le giratoire. Attention aux rails de tramway, toujours mieux franchis à angle droit.

Dans le «pentagone» (la vieille ville), le palais de justice en impose malgré les échafaudages qui n'en finissent plus de l'habiller. Partis depuis une heure, on n'a pas encore rencontré 10 congénères cyclistes. Même dans les quartiers populaires... Lunch au «Pain quotidien», table commune et service confus... Philippe Gérard, artiste plasticien et guide à ses heures, remplace Cécile, appelée sur d'autres fronts. «La piste cyclable du quartier européen est une grande victoire pour nous, dira Philippe; la commune (Ixelles) a enlevé une voie aux automobilistes pour la donner aux cyclistes.» En plein quartier des ambassades où les eurocrates, on l'aura compris, sont encore plus limo que vélo!

Avec son arc et ses hautes colonnades, le parc du Cinquantenaire - la Belgique moderne est née en 1830 - évoque une gloire qui date des vélocipèdes. Philippe est un féru d'histoire mais il aurait aussi pu nous amener sur le circuit Art nouveau ou sur celui de la BD, ou encore sur les nouvelles pistes du «Maillage bleu», aménagées sur les anciens chemins de halage des canaux. Et il y a le circuit des brasseries, attirant bien sûr - on est au pays de la bière, mes amis! - mais «en bicycle», comment résoudre le problème du chauffeur désigné?

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Les frais de ce voyage ont été payés par le bureau de Québec de l'Office de promotion du tourisme Wallonie-Bruxelles. Transport assuré par Air France.