C'est un dimanche frisquet de décembre. Le métro est plein à craquer lorsqu'il arrive en gare de Schönbrunn, vers 18h. Quasi vide lorsqu'il en repart quelques instants plus tard. Bizarre: le palais ferme pourtant dans moins d'une heure... En fait, personne n'a l'intention de pénétrer dans ce Versailles de Vienne.

Les Viennois ont compris que, pour goûter à la magie de Noël dans la capitale autrichienne, il faut tricher un peu. Mieux vaut en effet bouder le marché de Noël du centre-ville. Trop gros, trop commercial: les gestionnaires ont entrepris de remédier la situation, mais on y retrouve encore une bonne dose de produits directement importés d'Asie et trop de comptoirs de pâtisseries sans aucun raffinement.

Le marché qui mérite le déplacement à Vienne est à quelques stations de métro, là où le charme impérial de la ville est encore aujourd'hui le plus vibran: Schönbrunn. Ici, la bonne chère (pâtisseries fines, charcuteries et fromages fondus) et le vin chaud sont à portée de quelques euros. Les couples se déhanchent sur les classiques populaires de Noël revisités par un groupe populaire, des artistes de la relève sont venus écouler leurs dernières oeuvres, dont cette jeune femme fabriquant de délicats angelots avec la laine soyeuse des moutons élevés aux limites de la ville. Une fée raconte de jolies légendes. Les genres se mélangent et les anachronismes se multiplient, mais ne choquent pas. Ce n'est peut-être pas le plus traditionnel des marchés de Noël d'Europe, mais le plus groovy, celui susceptible de séduire aussi bien les petites filles encore en âge de rêver aux princesses que leurs parents.

Rapporter

Une boule à neige car c'est ici, à Vienne, qu'elles auraient été inventées il y a plus de 100 ans par Erwin Perzy. Mais méfiez-vous des imitations faites en Chine et, par souci d'authenticité, achetez-en une au petit kiosque de l'entreprise familiale, maintenant dirigée par le petit-fils Perzy.

Goûter

Les fameux petits biscuits secs en forme de croissant, parfumés à l'anis, incontournables des fêtes de fin d'années viennoises. Achetez ceux préparés par vos enfants lors des ateliers quotidiens offerts à l'hôtel de ville par des éducatrices dévouées s'exprimant toujours en anglais, parfois en français (comptez environ 10$ l'atelier). Mangez-les en vous baladant dans le parc adjacent, entre les arbres géants décorés de coeurs, glaçons et boules lumineuses géantes rivalisant avec les forêts enchantées des films d'animation hollywoodiens.

Dormir

Hôtel Alstadt

Les propriétaires de l'Alstadt ont su recréer dans cet ancien immeuble privé un décor alliant avec une justesse sans faille le renouveau artistique et le classicisme de cet ancien palais construit en 1902. Un feu de foyer est allumé l'hiver à l'heure du thé -servi gratuitement avec des gâteaux faits maison tous les jours. Près d'une station de métro, de l'incontournable Museum square, dans l'agréable quartier bourgeois-bohème de Spittleberg.

41, Kirchengasse

www.altstadt.at

Manger

Café Museum.

Fauteuils en velours rouge, tables en pierre et grands miroirs: le café Museum est l'un des plus anciens cafés de la ville et certainement l'un des plus chics. Le bol de goulasch, à 4,60 euros, riche à souhait, vous tiendra tout un après-midi, même par temps froid. La carte des cafés spécialisés est d'une impressionnante variété.

6, Friedrichstrasse

Coup de coeur

Le café Glorietta. Réchauffez vos mollets et grimpez dans les jardins du palais de Schönbrunn jusqu'à la Gloriette, ce charmant pavillon construit en 1775 pour l'impératrice Marie Thérèse. La vue de Vienne est l'une des plus belles et le café des plus réconfortants l'hiver.