C'est au détour d'une petite rue piétonne que l'on découvre enfin le marché de Salzbourg. La ville autrichienne a une bonne longueur d'avancesur tous ses compétiteurs avec son décor digne d'accueillir tous les contes de chevaliers et princesses. Les attentes sont grandes. On craint franchement que les hordes de touristes ou les enfilades de kiosques de pacotille ne fassent grincer des dents.

Erreur. Le marché niché depuis 500 ans dans le quartier des Princes-Évêques se révèle l'un des plus charmants du circuit. Nuit et jour, il s'en dégage un je-ne-sais-quoi de sacré, peut-être en raison de la proximité de l'imposante cathédrale Saint-Rupert ou des enveloppantes vapeurs d'encens vendu pour chasser les mauvais sortilèges... La fumée crée de larges halos autour des innombrables lumières suspendues au-dessus du marché, comme autant de cierges éclairant la nuit d'une douce lueur dorée. On comprend que le célèbre cantique Douce nuit ait été écrit tout près d'ici, à Obendorf.

Bien sûr, avec plus de 7 millions de touristes par année, on parle certainement plus anglais ou italien qu'allemand entre les allées de commerçants, mais l'expérience n'en souffre pas trop. Car ici, comme dans le reste de la ville, les efforts de préserver le patrimoine historique et culturel sont palpables. À quelques exceptions près, les commerçants ne proposent que les produits gastronomiques les plus fins de la région  dont beaucoup de produits dérivés de la citrouille, des saucissons et des viandes séchées ou fumées de chevreuil, de sanglier ou de chamois chassés dans les alpages environnants. Les artisans vendent des moufles en peaux de moutons élevés tout près, des couronnes de sapins abattus dans la campagne environnante. Les décorations de Noël sont façonnées des céramistes salzbourgeois.

Rapporter

Une petite lanterne en fer, semblable à celles qui éclairent encore aujourd'hui les rues étroites de la vieille ville; des moufles en peau de mouton ou l'un de ces petits bonshommes de bois recrachant de sa minuscule bouche la fumée odorante de l'encens dont il a le ventre plein, histoire de chasser les mauvais esprits et, plus prosaïquement, les mauvaises odeurs.

Goûter

Cela ne ressemble à rien, et c'est normal: le Kaiserschmarrn est un gâteau inventé accidentellement par un cuisinier ayant raté sa recette. On dit que l'empereur Franz Joseph raffolait de cette sorte de pâte à crêpe épaisse coupée en morceaux irréguliers saupoudrés de sucre, cannelle et de raisins secs. Le Kaiserschmarrn est servi dans certains cafés d'Autriche, mais il est tellement meilleur englouti, encore fumant, en plein coeur du marché de Salzbourg! Une copieuse assiette coûte en moyenne 4 euros.

Dormir

Si vous en avez les moyens, ne faites pas de compromis et restez près du centre-ville. Entièrement rénové, le Stein hôtel est situé sur le bord la rivière, à quelques minutes à pied du marché. Mention spéciale pour le petit-déjeuner, servi sur la terrasse au dernier étage, avec une vue sur la vieille ville.

Manger

Hagenauerstuben veut littéralement dire «café des amis de la famille»... de Mozart. Eh oui! En dehors du circuit touristique habituel, ce bistro est situé dans le même édifice que la maison qui a vu naître le prodige musical. Plats simples au deuxième étage avec vue agréable sur la place du marché.

14, Universitätsplatz

Coup de coeur

Uni:versum

C'est le rendez-vous de l'intelligentsia culturelle de Salzbourg.,Petit café moderne et agréable, avec terrasse, où sont exposées en rotation les oeuvres d'artistes émergents. Le patron Rupert Meikl est charmant. Cafés, grands choix de vins et de repas légers à deux pas du centre de diffusion de la musique de Mozart. En sortant, jetez un oeil dans l'édifice blanc abritant les créations d'Anselm Kiefer, l'une des huit oeuvres géantes installées un peu partout dans la ville par la Fondation Salzbourg.  www.uni-salzburg.at

4, Hofstallgasse