Le Paris «dangereux» n'est pas forcément celui qu'on pense. Selon un rapport paru en décembre, les quartiers les moins sûrs de la capitale française ne seraient pas situés en banlieue, mais là où se trouvent notamment la cathédrale Notre-Dame et les Champs-Élysées. Tournée européenne de grandes villes et des soucis qu'elles se font (ou pas) pour leurs visiteurs.

Paris

Au-delà des attentats qui ont fait fuir les visiteurs en 2016, Paris a toujours fait face à un problème de «petite criminalité» visant les touristes, problème que le cambriolage de Kim Kardashian n'a fait que mettre en relief, en octobre dernier. Le récent rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales constate d'ailleurs que les 1er, 2e et 8e arrondissements, très fréquentés par les touristes, sont ceux où la criminalité est la plus présente.

Le gouvernement français vient de lancer un plan de sécurité de 42 millions d'euros pour «rassurer» les visiteurs étrangers, qui se font plus rares sur son territoire. Ce plan inclut notamment la mise en place de caméras de surveillance dans des zones où ont eu lieu des braquages (tunnel de Landy, hôtels de périphérie) et un renforcement de la sécurité dans des lieux touristiques fréquentés. Un mur pare-balles en verre doit aussi être érigé de façon permanente autour de la tour Eiffel dès l'automne. À noter qu'un grand nombre d'établissements parisiens, des musées aux grands magasins, imposent aujourd'hui la fouille des sacs à leur entrée, une pratique qui n'est toutefois pas toujours effectuée avec zèle.

Londres

Dans la foulée de l'attentat de Noël à Berlin, Londres a annoncé au début de janvier que le changement de la garde à Buckingham Palace se ferait désormais à des jours fixes (lundi, mercredi, vendredi, dimanche) et que les rues menant au palais seraient fermées pendant ce rituel royal très couru par les touristes. «Cette mesure sera testée pendant trois mois, puis réévaluée», a expliqué à La Presse la porte-parole de la police londonienne Laura Godman. Londres reste par ailleurs une ville plutôt sécuritaire, mais certains sites spécialisés suggèrent de se méfier des taxis illégaux et, bien sûr, des pickpockets.

Berlin

Malgré l'attentat de Noël, la capitale de l'Allemagne refuse de jouer le jeu des terroristes. «Il n'y a pas de sécurité additionnelle, confie le porte-parole de la police berlinoise. Il y a une présence policière régulière, vous êtes en sécurité partout», ajoute-t-il. Une courte recherche nous apprend pourtant que Berlin n'est pas épargnée par les pickpockets, le nombre de vols à la tire ayant augmenté de 25 % entre 2015 et 2016.

Rome

À Rome, les mesures de protection ont été resserrées l'été dernier avec l'agrandissement du périmètre de sécurité autour du Colisée et de la place Saint-Pierre. Pas toujours efficace, semble-t-il, puisque des plaisantins ont récemment contourné les barrières pour escalader le Colisée, au nez et à la barbe de la polizia! Le vol à la tire demeure également un problème, comme dans beaucoup de grandes villes. Mais selon Roberto Massucci, chef de cabinet à la police d'État, la situation irait en s'améliorant. «Il n'y a pas eu d'événements critiques et la criminalité a même baissé de 17 %», a-t-il confié à La Presse

Barcelone

À la suite des attentats de Paris et de Nice, l'Espagne a annoncé qu'elle renforçait ses mesures de sécurité, avec notamment davantage de contrôles policiers dans les aéroports, les gares et les lieux touristiques. Barcelone reste par ailleurs réputée pour ses vols à la tire, notamment sur la fameuse promenade des Ramblas et la Plaça de Catalunya. Le site du consulat général de France suggère notamment de ne pas s'attarder devant les amuseurs de foule, car ces acteurs de «distraction» sont souvent de mèche avec les pickpockets. Autre suggestion: évitez de porter des shorts, un maillot ou des couleurs trop voyantes, autant de signes qui vous désignent comme touriste, et donc comme cible.

photo Odd Andersen, archives Agence France-Presse

Des mesures de sécurité additionnelles n'ont pas été instaurées à Berlin après l'attentat de Noël.