«L'époque où l'on partait en voyage pour faire le tour d'un pays en 21 jours est révolue. Aujourd'hui, les Québécois qui voyagent en Europe veulent découvrir un pays région par région. Quitte à y revenir trois, quatre ou cinq fois.»

Michel Archambault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat de l'ESG-UQAM, observe les tendances des voyageurs d'ici et d'ailleurs depuis plus d'une décennie. Lorsqu'il est question de l'Europe, il note que les Québécois ont changé leur façon de voyager.

«Les gens veulent désormais découvrir une région plus à fond, dit-il. Ils recherchent plus d'authenticité, veulent goûter aux produits du terroir, aller au marché. Souvent, ils vont s'installer dans un endroit et rayonner autour. L'intérêt croissant observé depuis quatre ou cinq ans pour les échanges de maisons appuie d'ailleurs cette tendance.»

Plusieurs Québécois préfèrent ainsi poser leurs valises dans une maison plutôt qu'à l'hôtel, maison qui servira de camp de base pour la suite du séjour. «Ce pied-à-terre permet aussi d'accueillir des amis ou de la famille pendant les vacances; c'est un aspect de plus en plus recherché.»

Vacances en ville

Autre tendance observée par Michel Archambault: le tourisme urbain. « Les Québécois aiment de plus en plus se concentrer sur une ville et y rester pour toute la durée de leur séjour.»

Les villes coup de coeur: Paris, Barcelone, Berlin, Prague. Des villes où la créativité et la culture occupent une grande place. Bordeaux est aussi de plus en plus populaire, souligne ce spécialiste.

Mais si les Québécois voyagent différemment, les grandes destinations classiques restent chères à leur coeur. «Les Québécois continuent d'être fidèles à la France. Et encore énormément à l'Italie. En Espagne, toutefois, les voyageurs choisissent souvent de se concentrer sur une ville, comme Barcelone.»

En France, certaines régions sont particulièrement prisées, observe-t-il. «Le Languedoc-Roussillon est populaire, pour la richesse des produits du terroir. L'Aquitaine aussi.»

La Provence? «Oui, mais les gens vont se tenir loin de Cannes ou de Nice pour s'installer plus dans les terres. Quant aux Pyrénées, elles sont moins connues, mais la donne va changer, je crois.»

Parmi les autres destinations qui ont la cote chez nous, M. Archambault note la progression marquée de la Turquie. «Il faut toutefois y mettre un bémol. C'est un marché fragile, qui pourrait souffrir s'il y avait le moindre incident politique. Les gens pourraient se sentir mal à l'aise par rapport à leur sécurité.»