Voyager 15 jours en Méditerranée, ce n'est pas exactement faire le tour du monde. Ce n'est même pas faire le tour de la Méditerranée. Mais cela vous donne une petite idée de ce monde qui fut l'origine de notre civilisation. Juste ça, c'est déjà pas mal. Voici ce que ça donne.

Barcelone

Départ du merveilleux port de Barcelone, destination fétiche des globe-trotteurs depuis une dizaine d'années surtout. Tout le monde va à Barcelone. Comme tout le monde va à Prague. Si vous n'êtes pas allé à Barcelone ou à Prague, on vous traitera de béotien. À notre grande honte, ma femme et moi n'avions jamais mis les pieds à Barcelone. Alors voilà. Veni, vidi, vici! Trois nuits et quatre jours à Barcelone. On a tout vu, mais on n'a rien vu. On y retournera pour sûr.

 

Florence et Pise

Une ville flamboyante, une destination culturelle, artistique et gastronomique de longue date : Florence. Florence et Pise sont jumelles : on ne va pas à Florence sans aller à Pise. Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du Royaume d'Italie entre 1865 et 1870, inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO, Florence présente une très grande richesse artistique (églises, musées, palais) qui attire chaque année des millions de touristes venus du monde entier. Le David de Michel-Ange, c'est là. La naissance de Vénus de Botticelli aussi.

Rome

Après la destination culturelle, c'est une destination historique incontestable qui nous ouvrait ses portes pour deux jours : Rome. Tous les Latins que nous sommes sont un peu romains dans le fond de leur coeur. Et tous les chrétiens que nous sommes le sont encore davantage. On ne fait plus nos prières tous les jours, mais quand même, une petite visite au Vatican, sur la tombe de Saint-Pierre, cela vous remue les tripes cathos. Visiter Rome quand on a traduit Juvénal et Virgile, c'est un véritable retour aux sources.

Naples et Capri

Le lendemain, nous étions à Capri. À Capri et à Napoli. Voisin de la merveilleuse côte amalfitaine. Cette fois, la destination est carrément «touristico». C'est le royaume des autobus touristiques climatisés dont la noria ressemble à un tortillard égaré sur des routes escarpées et sinueuses accrochées entre ciel et mer dans les montagnes. Mais autant cette armée d'autocars empoisonne l'atmosphère de Florence, autant, à Capri, c'est le cas de le dire, c'est fini. Une toute petite île de 6 km sur 3 km qui était déjà une destination de villégiature l'année ou Jésus-Christ vint au monde.

Athènes

Une seule journée à Athènes. Une seule destination aussi : l'Acropole. Le nombril de la civilisation. De notre civilisation à nous. Le coeur de la démocratie. C'est là, exactement là, que tout a commencé. Le début aussi de l'alphabétisation. Alpha et bêta sont les deux premières lettres de l'alphabet grec ancien.

Istanbul

Après Athènes, c'est Istanbul. Ou Byzance. Ou Constantinople. C'est pareil. La capitale culturelle de l'Europe pour 2010, selon le plus récent décret des Nations unies. Seize millions d'habitants. La dernière des grandes capitales de l'Europe. Certains disent que c'est la première de l'Asie. En fait, on est en Turquie et la Turquie, c'est en Asie... sauf Constantinople. C'est pour ça que la Turquie croit pouvoir adhérer au pacte européen. Istambul, c'est l'Europe, mais dans une autre dimension : la dimension mahométane. Cette ville a beau avoir été reconnue comme la capitale orientale de l'Empire romain, elle a beau être aussi le siège épiscopal de l'église chrétienne orthodoxe, elle est aujourd'hui dans le giron de Mahomet et d'Allah. Il est ainsi depuis qu'elle est devenue la capitale de l'empire ottoman, le 29 mai 1453. C'était quelques années avant que Christophe Colomb ne découvre l'Amérique. Une des plus belles surprises du voyage. Une ville propre. Très propre. Une ville agréable à visiter. Un port de mer fabuleux. Un Grand Bazard digne des mille et une nuits, etc.

Mykonos

Prochain arrêt : les Cyclades et Mykonos, la capitale. Une pluie de roches en plein milieu de la mer Égée. Un archipel de 56 îles de toutes les tailles, dont seules 24 sont habitées. Voisines des Sporades (11 îles dont quatre sont habitées). Au milieu de cette Atlantide, Mykonos rayonne. Les vacances de rêve en Grèce ne peuvent se passer que sur l'île de Mykonos. Ses petites rues pentues aux maisonnettes blanchies à la chaux, ses nombreuses petites chapelles et ses moulins à vent alimentés par les alizés de la Méditerranée. Mais aussi ses bars, ses boîtes de nuit, ses restos et ses boutiques. C'est trop beau pour être vrai, mais on n'y retourne pas nécessairement. C'est trop petit.

Split

Les anciennes villes médiévales de ce pays à obédience marxiste-léniniste, qui fut longtemps connu comme la Yougoslavie, sont devenues, après la chute du régime communiste, les trésors les plus recherchés de la mer Adriatique par les touristes européens. Particulièrement celles de Split et de Dubrovnik, en Croatie. Un rubis et une émeraude.

C'est à Split que le Summit fit escale le vendredi 13 novembre dernier. Mémorable vendredi 13, s'il en est. Il faisait beau. La ville était belle. Toutes les femmes étaient enceintes ou poussaient un carrosse. Une véritable renaissance nationale après une longue guerre fratricide. Ce qui impressionne à Split, ce n'est pas tant l'ancien palais d'été de Dioclétien que la très longue et très large promenade qui borde la ville, le long de la mer Adriatique. Y retourner? Pas vraiment. Sinon pour visiter Dubrovnik.

Venise

La Sérénissime république. La cité des Doges. Fille de l'empire byzantin, ce n'est que récemment qu'elle devint italienne. En 1797, Bonaparte attaqua la République, qui dû s'incliner devant le général. Il la céda ensuite aux Autrichiens avec le traité de Campo Formio. Venise ne sera libérée de l'autorité autrichienne qu'en 1866, date à laquelle elle est rattachée au royaume d'Italie. Donc, en 1966, elle n'était italienne que depuis 100 ans. Une année avant que le Canada ne célèbre lui aussi son centenaire. Mais, contrairement au Canada, la république de Venise avait une très grande histoire derrière elle.

Vienne

La ville est superbe, les édifices sont monumentaux, les palais sont impériaux, les artères sont larges. Une ville qui respire l'aisance et la culture. Pour ajouter une cerise sur le sundae, les employés municipaux étaient tous occupés à décorer les rues, les parcs et les places pour le temps des Fêtes. Des lumières partout, des marchés de Noël à toutes les intersections, d'immenses sapins de Noël aux endroits stratégiques et du chant, et de la musique. Décidément, on se serait cru dans l'antichambre du paradis, juste avant la naissance du petit Jésus.

Évidemment, Vienne ne faisait pas partie de la croisière. La ville est au centre de l'Europe. Elle n'est baignée par les eaux d'aucune mer salée, mais par celles du Danube, un fleuve qui n'est pas aussi bleu que la chanson le dit. Nous l'avions ajoutée comme destination à la fin du voyage. Quelle bonne décision. Là aussi, nous y retournerons pour un séjour un peu plus long. Et quel voyage fantastique!